Les actes de malveillance coûteraient plusieurs centaines de millions d’euros par an, selon le groupe Deveryware. Cet expert en technologies d’investigation et des services numériques pour la sécurité globale vient de publier un livre blanc qui dresse un état des lieux et des moyens d’action pour lutter contre la fraude.
Fraude au président, détournement de virement dédiés au paiement des fournisseurs, vol de données bancaires, intrusion dans les systèmes d’information… autant de risques qui menacent chaque jour les entreprises françaises. Et ce, quelque que soit leur secteur d’activité. Une sur quatre a déjà été touchée par ces attaques menées par des entités frauduleuses sans cesse plus nombreuses. Leur nombre a d’ailleurs progressé de 300 % ces deux dernières années selon le livre blanc Fraude : le fléau aux mille visages, publié par le groupe Deveryware. Cet expert européen des technologies d’investigation et des services numériques pour la sécurité globale fait un état des lieux et des moyens d’action pour lutter contre la fraude. Un fléau qui représente un préjudice moral de plusieurs centaines de millions d’euros chaque année pour les entreprises françaises.
La digitalisation des entreprises, vecteur de fraude
Disponible en ligne, le livre blanc de Deveryware passe en revue les différents stratagèmes utilisés par les organisations frauduleuses. Parmi lesquels, la fraude par ingénierie sociale dont l’usurpation de l’identité du dirigeant. Un grand classique des fraudes qui passe par l’imitation de la voix de l’intéressé ou de sa signature. Voire au recours à la persuasion, l’intimidation ou encore le chantage. Autres techniques utilisées par les fraudeurs, les faux e-mails et l’intrusion dans les systèmes d’information. L’étude pointe d’ailleurs du doigt le fait que la transformation digitale des entreprises joue un rôle d’accélérateur de la fraude.
Des outils pour prévenir les fraudes
Outre l’impact économique, les fraudes peuvent nuire à la réputation de l’entreprise ou avoir un impact juridique, social (par rapport aux salariés) ou environnemental (en cas de trafic des déchets). Pour prévenir et lutter contre ces phénomènes, il existe bien sûr pléthore d’outils. À l’instar de la reconnaissance vocale qui vise à détecter l’usurpation d’identité ou encore les logiciels d’automatisation du traitement des factures qui aident à lutter notamment contre la fraude aux faux fournisseurs ou aux faux clients. Citons aussi le contrôle systématique des documents entrants. Une pratique de plus en plus répandue. Selon le livre blanc, 22 % des directions financières déclarent avoir mis en place ce type de solution. Les plus avancées s’appuient sur des outils d’analyse automatique des flux de de paiement. Couplés à des technologies prédictives comme le Machine Learning, ces logiciels aident par exemple à détecter des comportements atypiques. L’enjeu étant de prédire les risques de transaction frauduleuse.
Attention aux faux positifs
Selon une étude récente de PwC, 38 % des entreprises françaises s’appuient déjà sur l’IA pour lutter contre la fraude, 38 % prévoient de mettre en place de telles solutions et 22 % dans les douze prochains mois. Attention toutefois, ces outils sont susceptibles de générer des faux positifs qui peuvent gêner les clients. D’où l’intérêt d’adopter des solutions qui aident à mieux connaître les clients et les fournisseurs et d’associer aux technologies des experts métiers dans le domaine de la fraude. Enfin, pour gagner cette bataille, les organisations publiques et privées doivent miser sur la prévention en sensibilisant leur équipe, en les formant et en acquérant de bonnes habitudes. « Sur le plan pratique, cela nécessite notamment de tester des dispositifs antifraudes pour identifier la perméabilité des organisations et évaluer les préjudices potentiels ou avérés pour chaque menace identifiée afin de mesurer, qualifier et quantifier les impacts directs ou indirects », rappelle Xavier Houillon, directeur Fraud & Financial Crime du groupe Deveryware.
Eliane Kan
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