Pour doper la sécurité-sûreté à l’IA, encore faut-il disposer des données à la fois massives, fiables, robustes et exploitables. Tel est le pari de de Loamics (filiale d’Energisme). À la clé, un désilotage des données qui alimentent services urbains ainsi qu’une meilleure gestion globale des territoires.
Sous la houlette du cabinet Chochoy Conseil et Recrutement à Reims (Marne), l’offre ‘‘Smart City Galaxy’’ regroupe une constellation de solutions applicatives en matière de territoires intelligents à destination des acteurs public. Aujourd’hui, plus de 8 000 solutions ont été testées mais une quinzaine ont été référencées par Chochoy Conseil. Citons, entre autres, Lyko, Transway et Ubitransport dans les mobilités urbaines et durables, Energisme et Manergy (transition énergétique et environnementale), Two-i (IA en sécurité-sûreté) et Loamics dans le traitement de la donnée.
Traiter la donnée collectée avant de pouvoir l’exploiter
« Nous figurons parmi les quelques dizaines de sociétés qui ont été sélectionnées par le ‘‘Smart City Galaxy’’ car notre solution constitue le socle du système d’information qui donne accès au pilotage de la Smart City par la donnée », explique Stéphane Bollon, directeur général d’Energisme et de sa filiale Loamics. En effet, pour y parvenir, le système d’information de la Smart & Safe City d’une ville moyenne réclame de collecter des Tera Octets (To) de données hétérogènes et souvent en continu. Le problème, c’est que ces données en sont d’autre part « pas très propres ». C’est-à-dire pleines de doublons, incomplètes, hétérogènes donc difficiles, voire impossibles à manipuler. Après la collecte, il faut les nettoyer, les dédoublonner, les mettre dans un format exploitable par les algorithmes d’analyse et de prédiction. Dans le cadre de son activité initiale, la transition énergétique et environnementale, Energisme avait donc recherché sur le marché une solution pour résoudre ce problème afin de proposer à ses clients des tableaux de bord et des outils de pilotage.
Création d’une filiale
« Tous les acteurs du marché (Palantir, V3ai, Data Bricks, Informatica…) revendiquent révéler le pouvoir de vos données. En réalité, aucun ne disposait d’une solution logicielle complète, fiable, automatisée, temps réel et en continu », se souvient le DG d’Energisme qui, créée en 2004, emploie 90 salariés, a levé 32,56 millions d’euros et réalise un chiffre d’affaires d’environ 3,2 millions d’euros pour 2021. Energisme décide alors de développer son propre socle technique qu’il met à la disposition d’une nouvelle filiale, Loamics, chargée de la commercialiser. « Il s’agit d’une couche logique qui industrialise la partie amont du traitement des données », poursuit Stéphane Bollon. Cette solution avale tout : les données de mesure des capteurs (pression atmosphérique, température, pollution…), les flux vidéo des caméras urbaines, les données issues des CRM (gestion de la relation client), des objets connectés, IoT, , des automates, des PDF, textes, photos,réseaux sociaux… Bref, tout ce qui est numérique est susceptible de passer à la moulinette de Loamics !
Gouvernance de la donnée à la métadonnée près
Qui plus est, la solution est ‘‘dockérisée’’. C’est-à-dire qu’elle est conditionnée dans une sorte de conteneur numérique qui embarque tous les composants logiciels nécessaires pour s’installer en à peine deux heures et s’exécuter dans n’importe quel environnement cloud : AWS, Microsoft Azure, Google Cloud Platform, Scaleway… « Notre solution fonctionne de façon indépendante dans le cloud du client. Nous ne touchons pas à ses données. Nous n’avons même pas la capacité d’y accéder, souligne Stéphane Bollon. En outre, sans avoir à les répliquer, les utilisateurs travaillent tous sur les mêmes données actualisées, à la méta-donnée près. » À cela s’ajoute un superviseur qui détecte les blocages de flux, sans perdre la donnée.
400 connecteurs et API pour désiloter les applications urbaines
Conçue en Security by design, dans le respect du RGPD, la plateforme de Loamics s’interface avec un grand nombre d’applications puisqu’elle embarque plus de 400 connecteurs et API (Interfaces applicatives programmables) et peut en accepter d’autres de manière illimitée. Surtout, toutes les données sont au même endroit. Du coup, les grandes applications urbaines (éclairage, santé, mobilités, trafic, propreté, parkings, sécurité-sûreté) cessent de fonctionner en silo et peuvent commencer à dialoguer ensemble et s’enrichir mutuellement.
Erick Haehnsen
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