Selon des études d’HID Global et Stanley Security, le secteur de la sécurité-sûreté va poursuivre sa digitalisation, sur fond de télétravail dû à la pandémie. Au menu : Data Science, IA, Machine Learning, 5G et IoT sécurisés.
Comment vont évoluer les technologies de la sécurité-sûreté cette année 2022 ? Telle est la question à laquelle tentent de répondre deux études de HID Global, fabricant de produits électroniques de sécurité-sûreté, et Stanley Security, un fournisseur de services intégrés de sécurité-sûreté. Parmi leurs grands enseignements, citons, au premier plan l’impact du télétravail sur fond de pandémie.
Suivi de la Data Science, de l’intelligence artificielle (IA) et du Machine Learning. Autre grande tendance, le croisement de la 5G, de la sécurité et de l’Internet des objets (IoT).
La sûreté au cœur des nouveaux modes de travail
En raison de la pandémie, les organisations à travers le monde ont massivement adopté des modèles hybrides de travail (à la fois présentiels et distanciels). D’après la Fondation européenne pour l’amélioration des conditions de vie et du travail (Eurofound), un tiers des travailleurs européens auraient travaillé à distance en 2020.
Et selon Stanley Security, division de Black & Decker, les entreprises vont probablement continuer à naviguer dans cette complexité. Beaucoup envisagent de maintenir le travail à distance, voire de l’adopter définitivement.
« Le travail à distance a atteint des sommets sans précédent. Celui-ci varie dans différentes parties du monde en fonction de l’adoption de l’informatique, de la culture et des industries. Ainsi les États-Unis, l’Europe et le Royaume-Uni signalent-ils qu’environ la moitié de leur main-d’œuvre travaille à distance. Tandis qu’en Asie, en Inde et en Chine, ce taux est d’un tiers, renchérit Matt Winn, directeur des relations publiques chez HID Global qui estime inévitables ces changements dus au télétravail.
Conséquence : davantage de processus métiers de la sécurité-sûreté migreront vers le cloud. Cela signifie qu’il faudra mettre à niveau l’infrastructure pour prendre en charge des solutions à la fois dans le cloud et sur site. »
Ne pas négliger les locaux devenus vacants avec le télétravail
Désormais, les entreprises devront répondre à deux enjeux. Le premier vise à assurer une gestion sécurisée des identités et des accès pour ceux qui travaillent depuis leur domicile. Ce qui réclamera d’envisager de nouvelles stratégies d’authentification, avec un modèle « Zero Trust ».
« Les modèles de travail hybrides nécessitent une approche holistique pour que les utilisateurs accèdent en toute sécurité aussi bien aux systèmes de contrôle d’accès qu’aux réseaux, reprend Matt Win. Au sein du modèle Zero Trust, citons l’émergence de nouveaux standards tels que l’authentification multifacteur (MFA) et l’authentification sans mot de passe pour améliorer la sécurité ainsi que le cyber-durcissement des systèmes numériques de sécurité. »
À cet égard, les modèles « en tant que service » (X as a Service) sont de plus en plus répandus à mesure que l’industrie de la sécurité se numérise. Parmi ces évolutions, les solutions d’identités fournies en SaaS (Software as a Service), également appelées Identity as a Service (IdaaS) vont se développer. D’ailleurs, ce marché devrait croître de 13 % par an pour atteindre 24,76 milliards de dollars d’ici la fin de 2026, selon une étude de Fortune Business Insights.
Numérisation de la sécurité et montée en puissance de la Data Science
Second enjeu : la Data Science. Au croisement de l’Internet des Objets (IoT), de la 5G, du Cloud et leds technologies mobiles, la Data Science va considérablement accélérer la transformation numérique des systèmes d’information de la sécurité-sûreté. Et, à l’instar de toutes les technologies numériques d’analyse, la science de la donnée sera bientôt incontournable.
« De plus en plus, ces données sont exploitées à des fins d’analyse pour rendre les opérations de sécurité plus efficaces et efficientes. Les données créent un contexte autour des comportements humains et des modèles d’activité, que ce soit dans un espace physique ou dans un réseau. Ces informations aident à mettre en évidence les anomalies, permettant aux professionnels de la sécurité d’identifier ou de prévoir plus rapidement les comportements anormaux », poursuit Matt Winn. Dopée à la science de la donnée, la « sécurité -sûreté » deviendra de plus en plus un avantage concurrentiel de taille.
Dans la foulée, les progrès de l’intelligence artificielle et de l’apprentissage automatique (ML) promettent de rendre l’analyse de données encore plus utile aux équipes de sécurité. L’intégration étroite de ces capacités dans des systèmes de sécurité physiques et numériques unifiés garantira une réponse rapide pour une détection, une prédiction et une atténuation des menaces plus efficaces.
En fait, l’IA et l’apprentissage automatique améliorent déjà les performances et la précision des solutions biométriques, aident à détecter la fraude financière et donnent accès à une sécurité physique prédictive. Alors que les organisations s’engagent à réagir plus rapidement et plus précisément pour atténuer les menaces, la science de la donnée occupera une position centrale en matière de sécurité. En effet, 45 % des chefs d’entreprise envisageraient d’en adopter la démarche et les technologies.
Yenge Odjinkem
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