Demain les drones remplaceront-ils les agents de sécurité durant leurs rondes ? La question n’est pas encore tranchée mais des solutions alternatives commencent à émerger. C’est notamment le cas du robot volant de Drone Protect System, une société d’ingénierie et de développement industriel. Prévu pour être commercialisé en septembre prochain, son drone autonome de surveillance est présenté au 52ème Salon international de l’aéronautique et de l’espace de Paris-Le Bourget (SIAE) qui se tient jusqu’au 25 juin dans la ville éponyme. Il sera dans la foulée présenté en septembre prochain sur APS, le salon des professionnels de la sûreté et sécurité,
Complètement autonome, à l’instar des robots ménagers, ce quadricoptère nommé 3S (Smart Surveillance System) vient compléter le système de sécurité existant en réalisant la levée de doute et en envoyant les images de l’intrus vers des agents de télésurveillance distants. Ces derniers peuvent contrôler et commander à distance le drone depuis leur tablette.
Application ergonome pour contrôler le drone
Le principe de fonctionnement est simple. Lorsqu’une caméra de vidéosurveillance détecte une anomalie, elle envoie une alerte au système d’alarme. Lequel enverra au drone les coordonnées de sa mission. L’opération réclame moins d’une minute, le temps de décoller et de se rendre sur les lieux. Une fois arrivé, le drone envoie des images de nuit comme de jour au PC de télésurveillance. A charge pour l’opérateur présent de faire une levée de doute sur l’écran de sa tablette sur laquelle tourne l’application développée par Drone Protect System (DPS). Laquelle a été conçue pour conserver une ergonomie proche de celle des logiciels de vidéosurveillance classique. L’opérateur dispose d’une cartographie intuitive qui lui permet de programmer des ordres de mission en un clic. « Cette fonctionnalité évite d’avoir à former les agents au pilotage du drone », fait valoir, Philippe Gabet, le président de l’entreprise qu’il a créée en novembre 2015 sur le bassin d’Arcachon (Gironde) avec 5 autres associés. Résultat, DPS dispose en interne de différentes compétences, notamment dans le secteur des drones, des logiciels dédiés à la surveillance distante, de la sécurisation des sites militaires et industriels ou bien encore du pilotage professionnel. DPS s’appuie aussi sur deux ingénieurs en informatique embarquée et en mécanique produit et sur 11 ingénieurs prestataires.
Appareil en test sur un site industriel
Un an a été nécessaire à l’élaboration des deux premiers drones. En dehors du premier présenté au Bourget, le second est en test depuis plusieurs mois sur un site produisant des tomates hors sol. Complètement autonome, le quadricoptère vole à 60 km/h – à 55 km/h quand il est face au vent. Point fort, il se montre particulièrement discret à grâce au diamètre de ses rotors qui lui confère une signature auditive à basses fréquences. Disposant d’une autonomie de 25 minutes, il embarque des caméras jour nuit infrarouges et thermiques ainsi que des lampes LED puissantes pour éclairer la scène. Les images sont transmises soit par le réseau Wifi du client connecté à l’ADSL, soit par le réseau GSM – en 3G ou en 4 . En cas de problème en vol, il embarque un parachute pyrotechnique qui se déclenche notamment si le drone perd son assiette ou en cas d’inclinaison anormale ou encore en cas de coupure de moteur ou de batterie faible.
10 minutes suffisent pour le recharger
Une fois sa mission accomplie, l’appareil sait retourner seul à sa base d’accueil et de rechargement IP65 avec une précision d’atterrissage de l’ordre de quelques centimètres. Moins de 10 minutes suffisent pour qu’il se recharge. « Le premier appareil livrable est attendu en septembre », indique le président de DPS qui prévoit de le commercialiser sous forme d’abonnement mensuel. Le prix sera 6 fois moins élevé que la présence d’un agent rondier sur site.
Eliane Kan
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