Somnolence, vertiges, allergie cutanée, difficultés respiratoires, atteintes de la peau (brûlure, eczéma), irritation des yeux, nausées maux de tête… l’utilisation de résines synthétiques peut donner lieu à de nombreux désagréments du fait de leur toxicité. A cet égard, le Syndicat français des métiers de la résine (SFMR) et l’Organisme Professionnel de Prévention du Bâtiment et des Travaux Publics (OPPBTP) viennent de lancer la réalisation d’une étude afin d’améliorer les conditions de travail des artisans applicateurs de sols coulés. Et ce, à partir de mesures toxicologiques et d’informations recueillies sur le terrain.
Des observations sur le terrain
Ce projet fait suite à la présentation d’une étude exploratoire d’ergotoxicologie menée sur un chantier d’application de résine en 2015. Laquelle a donc motivé le SFMR pour solliciter l’OPPBTP afin d’inscrire cette étude dans le cadre de son plan d’action Horizon 2020 et du programme prioritaire n°3 « Améliorer les conditions de travail ». Objectif : analyser et améliorer les conditions de travail, en prenant en compte les risques liés au métier d’application de résine. Pour chaque étude, l’OPPBTP fait appel au soutien de services de santé au travail, comme l’Association Paritaire de Santé au Travail du Bâtiment et des travaux Publics de la Région Parisienne (APST-BTP-RP) en Île-de-France, le Pôle Santé Travail dans les Hauts-de-France ou les services interentreprises de santé au travail du BTP en Franche-Comté. « C’est un puissant levier pour faire évoluer le métier de l’intérieur, au rythme de chacun, de donner des outils et des voies de progression aux entreprises applicatrices de sols coulés », déclare Christophe Martz, président du SFMR.
Analyse des risques chimiques à chaque étape du projet
Menée grâce au concours de trois entreprises volontaires, l’étude devra dresser un état des lieux précis des mesures toxicologiques qui seront relevées à chaque étape du processus d’application de la résine durant huit mois. L’analyse concernera l’application de systèmes de revêtements en résine époxy auto-lissants multicouches, une résine de synthèse très répandue chez les artisans. Au programme, cette étude, réalisée selon les préceptes de la Méthode d’analyse et d’évaluation des conditions de travail (MAECT), aura pour objectif de faire un état des lieux des conditions d’exposition aux risques à partir de mesures de toxicologie et d’ergotoxicologie menées sur le terrain. Il s’agira ensuite de collaborer avec les fabricants de matériaux afin de trouver des solutions communes, puis de sensibiliser les employés à la démarche de prévention des risques et, en règle générale l’ensemble des acteurs de cette branche professionnelle.
Ségolène Kahn
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