Gérer les risques
Aujourd'hui et demain

Sûreté et sécurité

Trois entreprises françaises primées à Milipol

Lors de sa vingt-deuxième édition, le salon de la sûreté et de la sécurité intérieure des États a accueilli au parc de Paris-Nord Villepinte près de 800 exposants et plus de 21 000 visiteurs. Durant cette manifestation, cinq entreprises ont été primées pour leur innovation dont trois françaises.

Lutte contre le terrorisme, sécurisation des grands événements, secours aux populations, protection des forces civiles et militaires… autant de sujets sur lesquels se sont mobilisés les professionnels présents sur Milipol, le salon de la sûreté et de la sécurité intérieure des États. Malgré l’absence des acteurs du grand export, cette vingt-deuxième édition qui s’est tenue du 19 au 22 octobre 2021 à Paris-Nord Villepinte a accueilli près de 800 exposants, plus de 21 000 visiteurs et plus de 100 délégations venues de 60 pays.

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Milipol a réuni dans le Hall 5 près de 800 exposants. © Milipol

Troisième édition des Awards

Outre les conférences dédiées, entre autres, à la souveraineté numérique nationale, à l’antiterrorisme et aux risques du changement climatique sur la sécurité intérieure des États, le salon a été marqué par la remise des Awards. Lesquels récompensent les meilleures innovations dans le secteur de la sécurité intérieure. Pour cette troisième édition, une centaine d’innovations ont concouru sur les cinq catégories proposées. À savoir gestion de crise, cybersécurité, équipements individuels, sécurité des grands événements ainsi que drone et anti-drone.

Protection contre les balles et coups de couteau

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Cette protection balistique en céramique se plie dans les deux sens. © Pangolin Défense

Les entreprises françaises se sont démarquées avec trois Awards remportés sur cinq. À commencer par Pangolin Défense, une jeune startup primée dans la catégorie équipements individuels pour deux systèmes de protection balistiques à la fois légers et flexibles. Le premier qui s’adresse aussi bien aux forces de l’ordre qu’aux agents de sécurité se présente sous la forme d’une plaque de protection constituée de fibres de haute densité provenant de différents industriels, assemblées selon un procédé maison. Résistants contre les coups de couteau, les gilets pare-balles qui en résultent sont certifiés NIJ3A depuis septembre dernier. « En clair, cela signifie qu’ils supportent des tirs de 9 mm avec un enfoncement inférieur à 25 mm et des tirs de 44 magnum avec enfoncement inférieur à 35 mm  », indique Benjamin Delcourt, président de Pangolin Défense, société qu’il a créée avec deux autres ingénieurs diplômés des Arts et Métiers et un profil commercial issu de l’Edhec.

Première mondiale

Implantée sur le plateau de Langres (Haute-Marne), la PME de cinq personnes fabrique sur son site ses produits qu’elle commercialise depuis cette année. Une autre, encore plus innovante, va suivre l’an prochain. Il s’agit cette fois d’une plaque également flexible et légère, constituée d’un assemblage de fibres de hautes performances qui supporte une matrice en polymère contenant des tessons hexagonaux en céramique posés les uns à côtés des autres. Cet assemblage permet de plier la plaque dans les deux sens. Une première mondiale qui offre deux avantages. Celui de s’adapter à la morphologie du porteur mais aussi de ne pas entraver ses mouvements. Non contente d’être confortable et légère, cette plaque résiste à des niveaux de type NIJ3 plus. « C’est à dire qu’elle résiste à des munitions perforantes et incendiaires », fait valoir Benjamin Delcourt qui planche actuellement sur l’utilisation balistique du verre trempé. Un programme de recherche qui intéresse de près les forces de l’ordre.

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Le drone Orion 2 n’a pas de problème d’autonomie car il est alimenté par son câble. © Elistair

Drone captif

Dans la catégorie sécurité des grands événements, l’Award a été remis à Elistair, une entreprise qui conçoit et fabrique des drones captifs, c’est-à-dire reliés à un câble. À l’exemple d’Orion 2 qui répond aux besoins de surveillance aérienne et de télécommunications persistantes pour des applications civiles ou militaires. L’engin volant surveille les sites à une altitude de 100 mètres à l’aide d’une caméra gyrostabilisée jour et nuit et dotée d’un zoom optique X30 pour détecter et suivre un individu sur plusieurs kilomètres, indique l’entreprise qui a levé cette année 5 millions d’euros pour poursuivre ses développements.

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Une fois lancée, cette boule connectée se déploie librement sur le terrain à surveiller. © TCA

Boules de surveillance connectées

Enfin, dans la catégorie gestion de crise, un Award a été attribué au français Nuvia, une filiale du groupe Vinci. Laquelle innove avec les Nugballs, des boules de surveillance connectées que l’on projette manuellement ou à l’aide de drones sur des sites hostiles ou d’accès difficiles. L’enjeu étant de cartographier rapidement le terrain, d’en suivre l’évolution et d’être prévenu en cas d’alerte grâce aux données émises par les Nugballs. « Nos boules sont équipées de capteurs embarqués qui détectent et mesurent la présence de contaminants qu’ils soient chimiques, nucléaires ou radiologiques », nous indique Sébastien Pignon, responsable développement Défense chez Nuvia France basée à Massy (Essonne). Une fois déployées sur le terrain, les boules communiquent entre elles et envoient leurs données via le réseau bas-débit LoRa vers un logiciel qui les localise et évaluent les menaces en temps réel.

Eliane Kan

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