De plus en plus de maires subissent des agressions ou sont confrontés à des situations de crise. Pour aider les élus, des formations sont proposées par la police et la gendarmerie.
Le port de l’écharpe tricolore ne protège plus des agressions physiques et verbales. Régulièrement, les journaux se font l’écho d’élus agressés par des habitants de leur commune. À l’exemple du maire d’Ouges (Côte-d’Or) qui a perdu connaissance après avoir été roulé de coups par un groupe d’hommes. Deux ans plus tôt, le maire de Signes (Var) avait été renversé volontairement par une camionnette dont les occupants s’étaient vus demander de retirer les gravats qu’ils avaient déposé illégalement. Depuis cette tragédie, d’autres violences se sont produites à l’encontre des élus. Selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, près de 1 276 faits ont été signalés en 2020. Soit une progression de 200 % par rapport à l’année précédente, relève un article paru chez notre confrère Le Monde en date du dimanche 23 mai 2021.
Plus de 500 élus agressés en 2020
Selon son auteur, plus de 500 maires ou adjoints et soixante parlementaires ont été agressés physiquement ou verbalement. D’où la nécessité de former les magistrats et les élus. Un besoin auquel répond le RAID, l’unité d’élite de la police nationale, en proposant une session de formation dédiée à la gestion de crises et aux techniques d’apaisement des conflits. Une initiative menée à la demande de la direction générale de la police nationale. Cette formation fait écho à ce que proposent déjà la gendarmerie aux élus de zones rurales afin de leur inculquer les bons réflexes pour apaiser les situations violentes. Et ce, en faisant par exemple preuve d’empathie. Ce qui a en général pour effet de faire redescendre la pression et d’instaurer le dialogue. Depuis décembre 2020, plus de 5 000 ont été formés.
Gérer les comportements agressifs
La formation dispensée par le RAID vise à initier et sensibiliser les maires et leurs adjoints à la gestion des comportements agressifs et à la désescalade des conflits. À l’exemple de cet homme désespéré prêt s’immoler dans les locaux d’une mairie. Une scène jouée par des formateurs de l’École nationale supérieure de la police (ENSP) devant des élus locaux basés dans le Rhône. D’autres sessions devraient se tenir dans les 10 antennes du RAID pour former des référents de la direction centrale de la sécurité publique qui, à leur tour, animeront des séances de formation.
Éliane Kan
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