Dessous-de-table, détournements de fonds, fraude fiscale, extorsion, favoritisme… La lutte anti-corruption en entreprise est devenue un des grands combats de l’Association française de normalisation (Afnor). Après l’entrée en vigueur en 2016 de la loi Sapin 2 sur la transparence, la lutte contre la corruption et la modernisation de la vie économique, l’organisme a décidé de passer à la vitesse supérieure. Elle vient de publier un guide pour aider les entreprises à rester irréprochable.
3% du PIB mondial
Il faut dire que la corruption représente un marché mondial particulièrement volumineux et donc difficile à endiguer. D’après le Fonds Monétaire International (FMI), ces transactions frauduleuses représentent entre 1 500 et 2 000 milliards de dollars chaque année dans le monde, soit entre 2% et 3% du PIB mondial.
Côté français, le niveau d’exigence a été rehaussé autour des entreprises et organisations privées et publiques, pour les forcer à rentrer dans le droit chemin. En se basant sur les instructions de la norme ISO 37001, l’Afnor, sous la plume de François Sibille, consultant en responsabilité sociétale et Charles Baratin, chef de produit au sein de l’organisme, ont donc rédigé un ouvrage pour la mise en place d’un système anti-corruption.
Changer de stratégie managériale
A travers un décryptage de la norme pour aider les lecteurs à appréhender ses exigences réglementaires, les deux auteurs rêvent de l’entreprise «clean» par excellence. Pour cela, ils font un tour d’horizon de tous les méfaits en termes de corruption, et des solutions managériales pour les entériner. Définitions, contexte d’émergence, motivations à mettre en place une telle approche, cadre réglementaire… sont autant de thématiques qui y sont abordées.
Autre sujet intéressant, l’ouvrage aborde également le rapport possible entre l’ISO 37001 et la Loi Sapin 2 sur la transparence, la lutte contre la corruption et la modernisation de la vie économique, votée en 2016. A terme, l’organisme souhaiterait que cette norme devienne un jour une condition sine qua non, ou du moins une « sorte d’obligation de marché officieuse » par exemple dans le choix d’un sous-traitant, d’un appel d’offre, et en règle générale à tous les niveaux des business les plus touchés.
Ségolène Kahn
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