La crise sanitaire a mis en évidence la nécessité de gagner en indépendance industrielle et sanitaire. Tant pour l’approvisionnement en médicaments qu’en dispositifs médicaux. De fait, elle a également montré le besoin de soutenir les entreprises qui relocalisent des traitements existants ou développent des thérapies innovantes. Dans cette perspective, le gouvernement finance les projets industriels et la recherche française participant à la lutte contre la COVID-19.
Dix-sept projets lors du premier AMI
En témoigne l’Appel à manifestation d’intérêt (AMI) lancé le 18 juin 2020 au titre du Programme d’investissements d’avenir (PIA). De fait, cet AMI accompagne les projets qui accélèrent la production de médicaments impliqués dans le traitement de la pandémie. À ce jour, le gouvernement a subventionné dix-sept projets pour un montant total 160 millions d’euros. De quoi couvrir les besoins en divers produits pharmaceutiques matures : principes actifs pour des médicaments utilisés en réanimation, poches de médicaments utilisées dans les hôpitaux, antibiotiques, etc. À cela s’ajoutent des produits innovants. Comme les thérapies et vaccins innovants anti-Covid-19. Au final, le premier AMI s’est appuyé sur le régime européen de cadre temporaire Covid-19. Lequel permettait d’accorder des financements significatifs pour accélérer les projets. Ce cadre vient d’être prolongé jusqu’au 31 décembre 2021.
S’adapter aux récentes évolutions thérapeutiques
Depuis juin 2020, la recherche de traitements efficaces a progressé. À cet égard, les traitements curatifs ou préventifs, comme le vaccin à ARN messager, font désormais partie de l’arsenal thérapeutique. Enfin, les campagnes nationales de vaccination font émerger des besoins en consommables pour réaliser les techniques d’injection. À présent, les industriels doivent anticiper la demande croissante de traitements et vaccins contre la COVID-19 et ses variants.
Reconquête de la souveraineté industrielle et sanitaire
Quant au second AMI, il vise la reconquête de la souveraineté industrielle et sanitaire du pays. Lancé ce 8 février par Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée chargée de l’Industrie, il dispose de 300 millions d’euros au minimum. Inscrit dans le PIA4, il doit identifier les projets de recherche pour produire des vaccins. Sans oublier les médicaments pour soigner les patients atteints de la Covid-19. Dans un autre ordre d’idées, sont également concernés les projets industriels contribuant à la stratégie nationale de test et de vaccination.
Construire une industrie résiliente et innovante à l’échelle européenne
En mobilisant les outils européens de financement de l’innovation, ce nouvel AMI se coordonne à des projets européens de lutte contre la Covid-19. Dans ces conditions, les entreprises françaises coopérant avec un acteur européen de la santé bénéficieront d’un taux de soutien majoré de 15 %. Par ailleurs, la coordination entre les acteurs européens permettra d’optimiser les ressources disponibles et d’accélérer la réponse industrielle européenne face à la Covid-19. Enfin, les projets du nouvel AMI visent à redonner aux entreprises françaises des compétences de pointe dans la santé. Ainsi que le développement d’une filière biotechnologique de vaccins innovants. Quoi qu’il en soit, il s’agit d’un axe prioritaire de la stratégie d’investissements du gouvernement.
Erick Haehnsen
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