« Le futur du travail », tel était le thème de A+A, le salon allemand sur la sécurité et la santé au travail (SST) qui vient de fermer ses portes à Düsseldorf.
Ouvert le 17 octobre, le salon allemand A+A a fermé ses portes le 20 octobre au soir au centre des expositions de Düsseldorf. Il enregistrera sans doute un nouveau record de fréquentation : A+A ayant reçu lors de sa précédente édition, en 2015, 65.000 visiteurs, dont 30% d’étrangers. A+A est en effet un salon très international puisque, cette année, 63 pays étaient représentés parmi les 1.900 exposants. Parmi eux, quelques acteurs originaux : le fabriquant sud africain cent-cinquantenaire d’équipements de sécurité Sweet-Orr. Il s’était replié sur le marché africain depuis plus d’une vingtaine d’années et participait pour la première fois au salon A+A. Autre exposant venu de loin : Loyal Textile Mills ltd, un conglomérat indien de Chennai, totalement intégré, qui fabrique des tissus, équipements et vêtements techniques de protection, de travail, de sécurité et hospitalier. Si A+A est, sans conteste, un salon de référence, la part de l’Allemagne dans le marché mondial des équipements personnels de sécurité en constitue sans doute une explication importante : à lui seul, le pays achète 10% des 18 milliards d’euros que représente ce marché ! Parallèlement au salon, se tenait également un congrès tout aussi renommé, le congrès A+A, où médecins et experts intervenaient sur les sujets de médecine et de santé au travail : substances cancérogènes, éclairage biologiquement efficace, radiations optiques. Avec, comme thème directeur, « le futur du travail », le salon a été l’occasion d’aborder les questions de numérisation du travail, de vieillissement de la population active, de la collaboration hommes-robots, de la gestion des risques et des équipements de sécurité.
S’asseoir mieux pour travailler mieux
Parce que la posture assise devient de plus en plus fréquente, les fabricants présentent des sièges plus ergonomiques : histoire de limiter l’apparition de troubles musculosquelettiques mais aussi ceux liés la sédentarité. Le Finlandais Salli Systems s’en est fait une spécialité : dessiner des chaises en forme de selle de cheval. Elles permettent, assure-t-il, de maintenir le dos dans une position naturelle et de faciliter la circulation sanguine. Son nouveau modèle peut s’incliner et l’assise s’adapter aux mouvements… Comme sur le dos d’un cheval ! Salli présentait également deux nouveaux modèles de tables, ajustables en hauteur, pour le milieu professionnel mais aussi scolaire. A l’inverse, les laborantins passent énormément de temps debout. Du coup, l’allemand Bimos Interstuhl Büromöbel GmbH & Co. KG a donc dessiné des aides au travail debout, pendulaires, qui offrent une assise dynamique. Et parce que la sécurité passe aussi par des revêtements de sol, le néerlandais New Pig BV a présenté un tapis adhésif absorbant qui ne bouge ni ne se plie.
De très nombreux équipements de sécurité
Les équipements de sécurité représentaient bien entendu une très grande partie des produits exposés au salon. CleanSpace Technology a ainsi présenté son nouveau respirateur Generation 3 : 25% plus léger que le précédent, 30% plus petit, connecté, personnalisé, il est équipé d’une batterie permettant une autonomie plus longue et un flux d’air supérieur (240 l/min)
Assurer un air sain et préserver l’ouïe
Le groupe Globus a, quant à lui, présenté Alpha Flow, une gamme de masques à usage unique doté de valves d’expiration plus larges pour réduire la formation de buée, ainsi que le premier modèle équipé d’un système de filtration à charbon actif. Protéger l’ouie est également une préoccupation croissante. La société Sound Ear a présenté SoundEar3 XL, un système de gestion du son qui permet de mesurer et contrôler en permanence le bruit émis sur un site. Les mesures réalisées peuvent être transmises en temps réel sur un site de contrôle.
Protéger des contaminations
Pour protéger les travailleurs des contaminations chimiques, le groupe Globus a présenté la gamme Chemsol HG Lite, des vêtements de protection permettant de protéger les salariés qui nettoient des produits chimiques ou des graisses animales. De quoi compléter sa gamme de vêtements de protection contre les produits chimiques. Hughes Safety Showers Ltd , le plus important fabriquant européens de douches d’urgence, de nettoyage des yeux et des mains, et d’équipement de décontamination a, pour sa part, présenté ses douches anti-gel dédiées aux climats froids ou encore ses solutions de stockage pour les environnements où l’approvisionnement en eau ne peut pas être garanti. La société a également exposé son nouveau système sans fil d’alerte qui permet de prévenir le personnel qu’une assistance est requise.
Gants à usage unique
Pour protéger les mains, Showa International B.V. introduit une série complète de gants à usage unique en nitrile, un matériau qui convient aux personnes allergiques au latex. Ces gants sont désormais disponibles en 11 modèles différents, avec 4 niveaux d’épaisseurs et 2 tailles. Ils sont utilisables dans l’industrie chimique et pharmaceutique, les salles blanches, l’industrie agro-alimentaire, et automobile. Mapa Professionnel a également présenté son nouveau gant de protection Ultranitril 365, pour les professionnels de l’industrie mécanique, automobile et la maintenance industrielle.
Des vêtements visibles
En matière de vêtements, Orafol Europe GmbH a exposé un nouvel adhésif prismatique économique à haute visibilité présenté en début d’année, l’Oralite GP 325. Il présente les avantages des adhésifs prismatiques (facile à plier, doux au toucher, haut niveau de réflectivité) mais est d’un coût moindre. Il supporte 25 cycles de machines et peut être apposé sur des vestes et des anoraks.
Matériaux recyclés
Le concepteur de la membrane imperméable et respirante Sympatex a de son côté présenté un premier produit résultant d’un uppcycling, autrement dit d’un recyclage de produit pour la fabrication d’un autre produit à haute valeur ajouté. Dans le cadre d’un partenariat industriel européen, baptisé wear2wear, mené avec 5 entreprises, il a mis au point un produit textile isolant, fabriqué à partir de textiles usagés, ne contenant aucun PTFE (polytétrafluoroéthène), ni PFC (perfluorocarbure). Sympatex a aussi exposé sa technologie Moisture-Tech by Sympatex pour les chaussures, permettant de garder des pieds au sec, même dans d’épaisses chaussures de sécurité.
Des chaussures toujours plus légères et stylées
Les chaussures de protection constituent également un domaine important d’innovations. La gamme skate de Lotto Works (Italie) s’inspire ainsi du savoir faire développé dans le secteur sportif et veut donner un look urbain aux chaussures certifiées pour les milieux professionnels. Elles utilisent deux technologies importantes : le Puntoflex qui permet la flexion des pieds et le Shock Off qui absorbe les chocs. Le suédois Robustor a lui aussi présenté de nouvelles chaussures de sécurité baptisées Whape. Ces dernières protègent les orteils, grâce à un revêtement contenant de l’aluminium, et des coupures. Là encore, Robustor utilise les mêmes méthodes de production que les fabricants de chaussures de sport pour garder un poids léger et un confort.
Un nouveau matériau pour les bottes de sécurité
Le fabricant de bottes néerlandais Bekina Boots a annoncé la mise au point d’un nouveau matériau pour ses bottes de sécurité, le Neotane qui procure une bonne isolation mais protège également de la poussière et fournit une importante résistance chimique.
Equipements légers pour le travail en hauteur
Harken Industrial a exposé son PowerSeat, un siège de sécurité spécialement conçu pour le travail en hauteur, par exemple sur éoliennes ou sur immeubles de grande hauteur. Il peut monter rapidement, à la vitesse de 15m/min, et permet des stations longues et confortables pour les travaux nécessitant une durée importante sur place. Il pèse 14 kgs ce qui permet de le déplacer facilement y compris lors des opérations d’intervention d’urgence. Le travail en hauteur constitue également un domaine d’innovation pour le groupe MSA Safety. Outre de nouveaux détecteurs de gaz, celui-ci présentait en effet une nouvelle gamme, la V Series, de nouveaux harnais antichute, légers, équipés de sangles réglables et d’un double indicateur de charge permettant de savoir si le harnais a déjà été impliqué dans une chute. MSA Safety a également dévoilé un nouvel antichute à rappel automatique V-Shock qui ralentit et arrête rapidement la descente de l’utilisateur.
Skylotec de son côté a présenté toute une série d’innovations pour protéger des chutes en hauteur. Par exemple, son nouveau système de protection contre les chutes pour les personnes travaillant en hauteur, baptisé Raptor, qui comporte notamment un indicateur clair permettant à chaque utilisateur de savoir si le système qu’il utilise est encore en état parfait de fonctionnement ou doit être changé. Autre nouveau produit le nouveau système de conduite de cable « Claw » qui permet l’accès vertical. La gestion des données de santé et de sécurité occupait également une place importante sur le salon. Dans ce contexte, Honeywell a présenté son concept de « travailleur connecté ». Il s’agit d’une offre comprenant à la fois des terminaux (assistants personnels, capteurs, détecteurs de gaz, de bruits, etc. ) et des logiciels qui permettent de suivre en temps réel l’exposition au risque de chacun et sa localisation, pour les interventions d’urgence. Le tout étant basé sur une plateforme de Cloud Computing, Honeywell Sotera, qui offre une communication bidirectionnelle. Les travailleurs peuvent alors recevoir des messages d’alertes ou d’urgence. Pour sa part, la société allemande Ecointense présentait un nouvelle version d’EcoWebDesk, son application dédiée à la gestion de la santé, de la sécurité et de l’environnement. Elle s’adresse notamment à toutes les entreprises internationales, puisque, quelle que soit leur langue, les contenus sont enregistrés dans un registre unique, après traduction. Ce qui ouvre la voie à un suivi plus rapide et harmonisé de chaque site. Actuellement, 23 langues sont prises en compte.
Des capteurs intégrés aux vêtements
Le britannique Wearable Technologies Limited présente un nouveau système communiquant développé avec sa technologie propriétaire Eleksen. Il permet d’avoir une image en temps réel du bien-être des salariés, via le suivi de leur état physiologique, et de leur exposition à des facteurs de risques environnementaux : gaz, bruit, poussières… Particularité : ces capteurs peuvent être intégrés dans les tissus des vêtements.
Catherine Bernard
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