Fabriqué par le constructeur chinois DJI, ce quadricoptère sert à analyser le terrain en cas d’avalanche. Et à repérer les victimes ensevelies sous la neige. Hors saison, il participe aux opérations de maintenance de la station.
En attendant la réouverture des remontées mécaniques, la station de ski alpin Val Thorens (Savoie) se modernise. Face au risque d’avalanche et d’accident, la station s’équipe d’un drone du géant chinois DJI. Cet appareil qui volera au-dessus des skieurs mènera des missions de reconnaissance et d’observation. Il pourra également baliser le terrain pour faciliter le travail des secouristes en cas d’accident. Pour cela, il embarque deux caméras, l’une thermique, et l’autre munie d’un zoom grossissant 180 fois.
Un zoom x180
En priorité, l’engin servira à réaliser des repérages en cas d’avalanche. Et ce, afin de d’aider les pisteurs-secouristes dans leur mission pour sauver les victimes. « Grâce à son zoom, nous pouvons faire des prospections de terrain dès que l’on est informé qu’il y a eu une avalanche tout en restant à près de trois kilomètres du site », détaille à BFMTV Olivier Gardet, directeur technique du service des pistes des Menuires, Saint Martin et Val Thorens.
Guider les pisteur
A l’origine du projet, Olivier Gardet a tout de suite ciblé le potentiel de ces appareils pour le secourisme en montagne. « Cela nous permet de guider les pisteurs pour leur indiquer le chemin le plus sûr ou bien les orienter sur un endroit précis pour être plus rapides » poursuit l’expert,e lui-même pilote de drone professionnel..
La possibilité de levée de doute
Pour aller plus loin, le drone pourrait également repérer les signes d’une personne ensevelie sous la neige. Par exemple en distinguant des traces de ski, de bâtons ou la présence de bonnet. « On peut aussi procéder à une levée de doute, c’est-à-dire que faute de trace d’une présence humaine et si tout danger est écarté, je peux dire aux pisteurs de faire demi-tour », indique Olivier Gardet.
Repérer les victimes sous la neige
Dans le cas d’une personne ensevelie, la caméra thermique du drone entre alors en jeu. Elle permet de localiser sa position exacte sous la neige. « Si une personne est perdue, il est possible aussi de détecter ses pas sur la neige, grâce à la différence de chaleur. Cette caméra thermique permet d’utiliser le drone à n’importe quelle heure de la journée, y compris la nuit », complète Olivier Gardet.
Orchestrer les canons à neige
Et il existe encore de nombreuses applications possibles. Ainsi en début de saison, le drone peut également s’avérer utile. Lorsque la station active ses canons à neige, l’appareil peut contrôler l’homogénéité de la couverture neigeuse. Et de cette manière, orchestrer le travail des dameuses.
Faciliter la maintenance
Par ailleurs, le drone peut servir lors des travaux de maintenance de la station. En particulier pour vérifier l’état du dispositif de déclenchement d’avalanche. Il faut dire qu’en temps normal, ce sont les hélicoptères qui se chargent de cette opération. Or, de telles opérations sont contraignantes car elles nécessitent plusieurs passages. D’abord pour repérer les pièces à changer, puis pour les acheminer avec les techniciens. D’où l’intérêt d’un drone qui se charge des repérages, pour définir en amont ce que doivent apporter les techniciens. Autre avantage : le drone permet aussi de surveiller des structures en hauteur, comme celles des remontées mécaniques.
Un budget de 37 000 euros
Pour l’heure, cela fait quelques mois que la station s’est dotée de ce drone. Ce qui représente un investissement de 37 000 euros. Trois pilotes de drones interviennent déjà selon les circonstances. Mais à l’avenir, Olivier Gardet voudrait doubler les effectifs pour que le drone soit disponible 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24.
Ségolène Kahn
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