6C est un protocole de secours psychologique d'urgence qui se base non pas sur l'émotionnel mais sur le cognitif. Il est utilisé par différentes armées ainsi que par des services de secours. Sa diffusion commence en France.
Attentat, accident de la route, catastrophe naturelle ou industrielle…ou encore guerre (Ukraine pour n’en citer qu’une). Les victimes et les témoins d’événements sidérants ou violents s’exposent à des situations de stress aigu.
On pense en particulier aux professionnels qui interviennent pour porter les premiers secours aux victimes.
À savoir les forces de l’ordre (police, militaires, sapeurs-pompiers, et autres urgentistes (secouristes, médecins, infirmiers, aides-soignants, ambulanciers…).
Traumatisme, détresse et état de choc persistant
Dans 20 % des cas, les survivants de violences et professionnels de premiers secours souffrent de flashbacks, hypervigilance, comportements d’évitement, agressivité, dépression.
On regroupe ces symptômes sous l’appellation de Syndrome de stress post-traumatique (PTSD). D’où l’intérêt du protocole Six C (6C) qui commence à se diffuser en France et en Belgique.
Le protocole 6c est déjà adopté aux États-Unis et en Allemagne
Lieutenant-colonel de réserve spécialisé en santé mentale dans l’armée israélienne, le professeur Moshe Farchi a élaboré le protocole 6c. Maître de conférences à l’Université de Tel-Hai, il s’est appuyé sur son expérience au sein de Tsahal.
Cette méthode est devenue le protocole national Israélien de secours psychologique d’urgence. Aujourd’hui, tous les ministères, les primo-intervenants et autres plateformes de soutien psychologiques l’utilisent en Israël.
Le protocole 6c se veut de Préserver la santé mentale
Résultat, ce protocole conduit à une forte diminution des états de stress post-traumatiques et des suicides. Aussi bien dans les forces de l’ordre et les services de secours que chez les urgentistes et les militaires.
Fort de ce succès, le protocole 6c s’est exporté au-delà des frontières israéliennes. Notamment auprès de l’armée américaine et l’armée allemande. La méthode, est devenu un outil de terrain particulièrement apprécié sur les zones de conflit
Faire appel au volet cognitif de notre cerveau
Remit dans l’actualité par Nicolas Delesalle dans le contexte des reporteur présent en Ukraine, la méthode du 6C, consiste à poser des questions simples aux victimes. En activant le cortex préfrontal, on aide la victime en situation de choc/ état de sidération à se calmer, rationnaliser.
Le protocole se base sur six mots commençant par C : ‘‘Commitment » (engagement), ‘‘Cognition » (processus par lequel on acquiert la conscience des évènements et objets de son environnement).
Mais aussi ‘‘Challenge » (défit), ‘‘Contrôle », ‘‘Continuité » et ‘‘Communication ».
Type d’Intervention classique vs protocole 6c
En ce sens, le protocole 6C se démarque des interventions psychologiques traditionnellement pratiquées en Europe lors des premiers secours.
Lesquelles font appel au langage émotionnel. Ce qui, selon les scientifiques israéliens, peut être un facteur aggravant des symptômes de stress aigu et détresse. Et entraver le processus de résilience lors de la prise en charge de victimes
À l’inverse, le protocole 6c favorise exclusivement le volet cognitif de notre cerveau, plus précisément le cortex préfrontal. Il s’agit de questionner la victime, par exemple de lui donner un défi simple à réaliser et de l’impliquer dans le sauvetage.
En 90 secondes, on peut ainsi basculer la victime d’un état de choc et de sidération vers un fonctionnement efficace.
Des formations en présentiel et en distanciel
Plus l’intervention psychologique est précoce, plus elle réduit les risques de PTSD. À cet égard, le protocole 6C propose d’intervenir dans une fenêtre de six heures après un accident. Voire avant ou pendant l’événement traumatique.
Objectif : diminuer le sentiment d’impuissance et retrouver en quelques minutes une activation fonctionnelle et cognitive.
Psychologue représentant du protocole 6C en France, Emmanuelle Halioua propose une formation validée par les psychiatres Gérard Lopez et Louis Jehel. En présentiel, cette formation de deux jours et demi est assurée en partenariat avec K Institute et ses onze centres.
La formation peut aussi se dérouler intégralement à distance. Par ailleurs, il existe également un webinaire d’une durée de deux heures par visioconférence.
Erick Haehnsen
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