Cyber-attaque, scandale médiatique, cambriolage, risque géopolitique… Afin d’apprendre aux entreprises à gérer un sinistre, la société Crisotech, spécialisée dans la gestion des situations de crise, a pris l’initiative de bâtir une salle de crise au centre de Paris. Directement inspirée de la « Situation Room » nichée au sous-sol de la Maison Blanche, à Washington (États-Unis), celle-ci vise à former ses clients et leurs équipes à affronter une situation grave. « Nous avons voulu créer de toutes pièces un espace qui rassemble tous les outils et moyens à mettre à la disposition des équipes de gestion de crise, indique le docteur Ziad Touat, consultant chez Crisotech. C’est à la fois un centre névralgique de gestion de crise mais aussi une zone de vie et de repli pour les différentes parties prenantes. »
Un arsenal d’outils technologiques
Toute crise réclame nécessairement une bonne coordination des équipes ainsi que des capacités de réactivité et de lucidité élevées durant les prises de décision. Pour faciliter cet exercice, cette salle de crise type a été dotée de moyens de communication de pointe. A commencer par des connexions fiables grâce à des ordinateurs reliés à la fibre optique et à un réseau sécurisé ou encore des pieuvres analogiques pour les téléconférences. Justement, pour faciliter les télé-conversations c’est tout un matériel qui a été installé : pieuvres Bluetooth pour les conférences sur portables, rétroprojecteurs, écrans TV, matériels pour les vidéoconférences, plateau TV. Sans compter les destructeurs de documents au cas où…
Adopter une vision globale de la situation
A cela, s’ajoute une batterie d’outils méthodologiques chargés d’aider les équipes à y voir plus clair. Parmi lesquels figurent des murs en ardoises magnétiques modulables et effaçables mais aussi de nombreux supports nécessaires à l’inscription en temps réel de tous les items d’une gestion de crise : cartes, numéros utiles, parties prenantes, situation, anticipation, niveau de crise, plan d’action… Le but étant de pouvoir accéder en un coup d’œil, à toutes les informations.
Former les équipes
Outre le matériel mis à disposition, la salle de crise peut également être la scène de formations par exemple de média training pour former à la relation avec les journalistes. Ou encore d’actions qui simulent la pression médiatique pour apprendre à préserver la réputation et l’image de l’entreprise (reportages TV, articles de journaux, posts sur les réseaux sociaux…). S’ajoutent également des conseils en temps réel promulgués par des consultants spécialisés. Si la salle, d’une capacité de 10 personnes, n’a été inaugurée qu’il y a peu, elle a déjà convaincu certaines entreprises qui s’y sont rendues. Et Ziad Touat de se réjouir de l’intérêt de cet investissement : « Quatre clients issus des secteurs du nucléaire, de l’assurance, de l’automobile et de la dermo-cosmétique ont utilisé la salle de crise en septembre 2017 quelques jours après son inauguration. »
Ségolène Kahn
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