C’est encore une preuve de non-retour que vient apporter l’Organisation météorologique mondiale (OMM) dans son bulletin annuel sur les gaz à effet de serre publié lundi 30 octobre : il n’y a jamais eu de concentration plus élevée de CO2 dans l’atmosphère. Ce pic de pollution serait a priori dû à « la conjonction des activités humaines et d’un puissant épisode d’El Nino. Un phénomène climatique qui survient tous les quatre ou cinq ans, provoquant hausse de la température de l’océan Pacifique, sécheresse et précipitations. » Pour obtenir ces chiffres, les chercheurs se sont munis de carottes de glace capables de déterminer les variations de la teneur en CO2 dans l’atmosphère.
Vers un réchauffement climatique inéluctable
« La dernière fois que la Terre a connu une teneur en CO2 comparable, c’était il y a trois à cinq millions d’années. La température était de 2°C à 3°C plus élevée et le niveau de la mer était supérieur de 10 à 20 mètres par rapport au niveau actuel », détaille l’OMM dans son bulletin. L’organisme redoute également une « hausse dangereuse de la température d’ici la fin du siècle », supérieure à la cible fixée dans les accords de Paris. « Alors qu’elle était de 400 parties par million (ppm) en 2015, la teneur de l’atmosphère en dioxyde de carbone (…) a atteint 403,3 ppm en 2016 » et « représente désormais 145% de ce qu’elle était à l’époque pré-industrielle [avant 1750] », précise le rapport rendu public à Genève (Suisse), siège de l’OMM.
En cause, de nombreuses activités humaines ne cessent de dégrader la qualité de l’atmosphère depuis le commencement de l’ère industrielle, parmi lesquelles le pic démographique, l’agriculture intensive, la déforestation, l’intensification de l’industrie ou encore l’exploitation des énergies fossiles. Ces activités génèrent une augmentation des gaz à effet de serre tels que le CO2 dans l’atmosphère. Ces gaz, capables d’y persister pendant des siècles, sont responsables du réchauffement climatique et des phénomènes climatiques dévastateurs auxquels nous sommes en train d’assister ces dernières années.
Ségolène Kahn
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