Le congé maladie de mon salarié est il justifié ? Cette question préoccupe quotidiennement bon nombre de chefs d’entreprise. Surtout lorsqu’ils versent un complément de salaire à leur employé. Dans le doute, les employeurs peuvent recourir à la contre-visite médicale afin de s’assurer que leur salarié ne bénéficie pas d’un arrêt maladie de complaisance. Ce besoin est couvert par une petite dizaine de spécialistes comme Securex et Sesame qui proposent aux entreprises de dépêcher un médecin en charge de contrôler au domicile du salarié le bien fondé de son congé. Il y aurait ainsi chaque année en France quelques 100.000 contre-visites. Plus d’un arrêt sur deux est confirmé mais un peu plus de 44% ne le sont pas. Dans 60% de ces cas, l’arrêt n’est pas justifié par le médecin et dans les 40 % restants, ce dernier n’a pas pu examiner le salarié du fait de son absence à son domicile.
Ouverture du site en décembre 2017
La plupart des demandes émanent d’entreprises travaillant dans des secteurs sinistrés où la pénibilité et le nombre d’accidents du travail sont élevés. Le nombre des contre-visites promet de grimper avec l’ouverture le mois prochain du site contrevisiteenligne.com. Une première dans le domaine selon Olivier Garand, président de Prevantis, une entreprise basée à Tours (Indre-et-Loire). Elle est spécialisée depuis 2001 dans l’accompagnement des employeurs dans leur gestion des accidents de travail (AT) et maladies professionnelles (taux de cotisation AT, prévention des risques, plans d’action en matière de risques psychosociaux).
Plate-forme d’appels d’offres de contre-visites
Nouvel arrivant sur le marché de la contre-visite médicale des salariés en arrêt maladie, cette PME d’une vingtaine de personnes a prévu de lancer en décembre prochain cette plate-forme. Laquelle va faciliter la mise en relation entre les entreprises et les médecins qui acceptent de vérifier la validité d’un arrêt de travail. Dès le mois prochain, les employeurs pourront déposer leurs appels d’offres et ce, de manière anonyme. L’anonymat n’étant levé que pour le médecin retenu par l’employeur, dès lors qu’un contrat est conclu entre les deux parties. « Pour l’heure, nous ouvrons notre plate-forme aux seuls médecins, qu’ils soient généralistes ou spécialistes ». À charge pour eux de préciser leur périmètre géographique d’intervention, en métropole ou dans les Dom-Tom, leur délai d’intervention et leur tarif. Pour l’heure, les contre-visites sont facturées par les entreprises spécialisées autour de 130 euros dont la moitié revient au médecin. « Avec notre plateforme, ce service coûtera moins cher aux entreprises car nous prendrons uniquement une commission sur la prestation du médecin », indique Olivier Garand qui s’est donné pour objectif de réunir sur sa plate-forme un millier de médecins pour la première année. De quoi aider les entreprises à lutter contre l’absentéisme ?
Eliane Kan
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