L’Agence européenne de l’environnement (AEE) a publié, jeudi 16 novembre, une carte interactive qui permet de connaître en temps réel la qualité de l’air partout en Europe. Pour y parvenir, l’agence s’appuie sur un réseau de 2.000 stations de surveillance en Europe puis en compile les informations. Cinq polluants sont pris en compte : les particules en suspension (PM2,5 et PM10), l’ozone troposphérique (O3), le dioxyde d’azote (NO2) et le dioxyde de soufre (SO2). L’Agence détermine alors un « indice européen de la qualité de l’air » (IEQA). Il se décline sur une échelle de cinq niveaux, dotés chacun d’une couleur : bleu (bon niveau), vert (correct), jaune (acceptable), rouge (mauvais), rouge foncé (très mauvais).
Une indice accessible à tous les citoyens européens
Les utilisateurs peuvent agrandir la carte ou chercher une ville ou une région d’Europe afin de vérifier la qualité globale de l’air et les mesures par polluant. L’indice présente une évaluation globale pour chaque station de surveillance, grâce à un point coloré sur la carte, qui correspond à la plus mauvaise évaluation pour l’un des cinq polluants. Grâce au nouvel IEQA, les citoyens, les entreprises et les administrations en Europe vont « accéder facilement aux informations sur la qualité de leur air local, qui peut avoir une incidence directe sur la santé. Ces informations, accessibles à tous, constituent une base importante pour un dialogue ainsi que pour les décisions nécessaires pour préserver la santé des citoyens, surtout dans les villes », explique Hans Bruyninckx, directeur exécutif de l’AEE qui a présenté cet indice lors du Clean Air Forum organisé ce 16 novembre à Paris par la Commission européenne.
500.000 morts prématurées par an en Europe
« La pollution atmosphérique est un tueur invisible. L’indice de la qualité de l’air est donc nécessaire afin d’informer les citoyens européens de la qualité de l’air qu’ils respirent dans leur quartier, rappelle Karmenu Vella, commissaire européen chargé de l’Environnement, des Affaires maritimes et de la Pêche. Nous travaillons avec des villes, des régions, des pays et le secteur industriel afin de nous attaquer aux sources de cette pollution, un cocktail qui provient des usines, des habitations et de l’agriculture. Pas uniquement des transports. Nous devons tous travailler ensemble pour améliorer la qualité de l’air. » En effet, la pollution a provoqué en 2014, selon l’AEE, le décès prématuré de 520.400 personnes avant l’âge de 65 ans dans les 41 pays du continent européen. À elles seules, les particules fines seraient responsables de 428.000 décès prématurés en Europe, le dioxyde d’azote de 78.000 morts prématurées et l’ozone de 14.000. L’Allemagne est le pays le plus touché avec 81.160 morts prématurées, suivi de l’Italie et du Royaume-Uni. Avec 48.690 décès prématurés, la Pologne est surreprésentée par rapport à son nombre d’habitants. La France suit avec 48.840 morts.
L’AEE a également publié des fiches d’information actualisées par pays qui présentent un résumé annuel de la pollution atmosphérique et de ses incidences dans les pays membres de l’AEE. Ces fiches apportent des informations plus détaillées sur les émissions de polluants atmosphériques et la qualité de l’air par pays. Elles complètent le rapport annuel de l’AAE intitulé « Air quality in Europe – 2017 report » (Qualité de l’air en Europe – rapport 2017) et publié en octobre dernier.
Erick Haehnsen
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