Avec les grands bouleversements subis par les entreprises depuis la crise de la Covid-19, le moral des employés s’est dégradé. En témoigne le Baromètre de la résilience professionnelle qui a questionné le ressenti des salariés depuis le début de l’épidémie.
Télétravail, diversification des activités, reconversion… impactées de plein fouet par l’épidémie du coronavirus, les entreprises soumises au confinement ont dû réinventer leur profession. Bien sûr, les premiers à subir ces changements restent les employés eux-mêmes. Pour en savoir plus sur la capacité des entreprises et des salariés à affronter cette crise, l’association d’intérêt général Envie2résilience a mené son enquête. En résulte son premier baromètre de la résilience professionnelle. En cible, le ressenti des collaborateurs avant, pendant et après le confinement.
La capacité de résilience professionnelle
Pour mener à bien cette étude, l’association a pu s’appuyer sur le réseau de la plateforme de bien-être au travail Moodwork qui rassemble 100 000 salariés. À travers cette enquête, il s’agit de révéler les conséquences psychosociales des employés au fil des changements subis par leur entreprise. C’est-à-dire leur capacité de résilience professionnelle. Pour cela, les résultats ont été analysés par l’expert en Outsourcing Stefi, filiale du groupe Outsourcia.
Des réticences à reconnaître ses faiblesses
Retour en arrière. L’étude s’ouvre sur la période située juste avant la crise. C’est le calme avant la tempête. Si le taux de satisfaction (65 %) règne globalement au sein des entreprises, certaines fragilités apparaissent déjà. Leur faille ? La difficulté à reconnaître leurs erreurs (10 %) et à considérer leurs vulnérabilités (17 %). Pour aller plus loin dans le déni, seules 5 % des organisations veillent à l’évolution de leurs salariés et 12 % à leur santé.
La moitié des salariés passe en télétravail
Étape suivante, le confinement dû à la crise de la Covid-19 oblige les entreprises à revoir leurs méthodes de fonctionnement. Du côté des salariés, les changements du rapport au travail sont brutaux pour 81 % d’entre eux : 49% passent au télétravail, 45% doivent redéfinir leurs priorités, 12% voient leur charge de travail diminuer.
Des salariés confiants
Pour l’heure, le moral reste au beau fixe. Seuls 12 % souffrent d’une perte de motivation, d’implication et le sentiment de manquer de reconnaissance. Quant à la majorité d’entre eux, ils placent leur confiance en la capacité de leur entreprise à gérer la crise (60 %). En raison à cela, une gestion transparente des informations dues à la crise (97 %) qui rassure les collaborateurs.
Un réveil brutal
À l’heure du déconfinement et de la reprise. C’est l’incertitude qui règne. Il s’agit de remonter la pente, de maintenir l’emploi, de regonfler les carnets de commandes… De fait, 50 % des répondants craignent de reprendre leur poste car ils estiment que la crise va avoir un impact sur leur rapport au travail. Un impact forcément négatif pour 94 %.
Parmi les facteurs invoqués, les sondés citent les mesures sanitaires contraignantes (14 %). Ils évoquent également la quête de sens, d’utilité, la perte de confiance et de motivation (14 %). Ou encore des changements trop nombreux dans leurs missions (12 %). Mais aussi les conséquences sur l’emploi, le risque de licenciements et la pression économique (11 %).
Des employés résilients mais peu soutenus
En conclusion, les enquêteurs estiment que la plupart des actifs sont sensibilisés à la notion de résilience. De même, la moitié considèrent que leur entreprise a facilité ces épreuves de transition. Or, paradoxalement, ils ont également souffert d’un manque de soutien en interne durant ces bouleversements (92 %). De fait, seuls 7 % ont bénéficié d’un accompagnement externe, 16 % d’une formation des managers et 22 % d’un accompagnement en interne.
Ségolène Kahn
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