« Mon collaborateur traîne à rendre ses dossiers, est-ce de la procrastination ou de la »conscienciosité » ? » ; « Fournir ce rendu d’ici ce soir, je vais m’en faire des cheveux blancs ! » ; « C’est de l’abattage ! »… A l’occasion de la journée internationale de la lenteur qui s’est déroulée ce vendredi 21 juin, la plateforme d’interactivité Sparkup a réalisé une étude auprès de 1 063 personnes afin de questionner la perception de la lenteur chez les employés. Il s’agit de comprendre l’impact des rythmes de travail sur la santé mentale et physique des salariés.
Une tendance à la rapidité
Premier constat, il semblerait que les personnes interrogées éprouvent une forte tendance à l’augmentation de la rapidité. « L’obligation d’aller toujours plus vite dans notre société hyper connectée est devenue banale », estime Vincent Bruneau, PDG de Sparkupe : 46% des sondés se sentent ainsi « rapides » dans l’exécution de leurs tâches au travail. 43% s’estiment plutôt « normaux » tandis que 11% se revendiquent comme étant « lents ».
Lenteur et paresse
Associée à l’alanguissement ou encore à la mollesse, la lenteur au travail n’est guère appréciée dans le monde du travail. Pour 47% d’entre eux, elle est synonyme d’inefficacité, voire de paresse (29%). Seuls 15% estiment que c’est avant tout un état d’esprit. De l’autre côté du spectre, une infime part des interrogés (9%) considèrent la lenteur comme une forme de perfectionnisme.
Un facteur de stress
Or ce n’est pas parce que la lenteur est dépréciée qu’à l’inverse, la rapidité est bien considérée. Loin d’être un facteur de réussite (84%), la célérité est considérée comme une source de stress pour 57% des sondés. Pour preuve, nombreux estiment que ce rythme effréné leur est imposé, ainsi 51% d’entre eux se démènent car ils craignent de manquer de temps pour boucler leurs missions.
Des conséquences sur la santé
« Dans la vie professionnelle, cette nécessité de la rapidité peut s’avérer stressante et contre-productive car on oublie souvent d’évaluer la qualité du travail et son efficacité dans le temps », développe Vincent Bruneau. Quant aux conséquences sur la santé, elles ne se font pas attendre : fatigue pour 64%, irritabilité (51%), tensions musculaires (30%) et maux de tête (30%).
Mieux aménager les horaires
Pour corriger le tir, 67% des interrogés voudraient bénéficier d’une plus grande flexibilité sur les horaires. Par exemple, en ayant la possibilité de prendre plus souvent des pauses dans la journée (54%), de faire des micro siestes ou du sport. Dans 38% des cas, l’amélioration des rythmes de travail passe par le télétravail et dans 42% par un management plus ouvert.
Ségolène Kahn
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