Loin de se résoudre, le burn-out semble s’installer durablement dans le monde professionnel. À tel point qu’il se “normalise”. En témoigne le dernier baromètre réalisé par l’organisme de formation professionnel Cegos. Réalisé auprès de plus de 1.100 salariés travaillant dans des entreprises de plus de 100 personnes, ce baromètre témoigne de la réalité inquiétante du burn-out. En effet, plus d’un salarié sur deux et deux cadres managers sur trois disent subir un stress régulier dans leur travail.
Trop de boulot
La liste des principales sources de ce stress est longue et bien connue : 49% des salariés, 52% des managers et 50% des directeurs et responsables des ressources humaines (DRH-RRH) déplorent « une charge de travail trop importante ». Un critère en nette baisse depuis 2015, signe que des mesures ont dû être adoptées par les DRH à cet égard. Sans surprise, ce stress serait également lié à « un manque ou à une mauvaise organisation du travail » pour 37% des salariés (et 31% des DRH).
Le malaise psychologique en hausse
En cause également, un manque de soutien et un sentiment d’isolement, pour un tiers (32%) des salariés (+12%) et 30% des managers (+8%). Contrairement aux charges de travail, ces critères sont en nette hausse. Autre source psychologique de stress, la pression exercée par la hiérarchie est également en hausse pour 28% des salariés (+5%) comme 30% des managers (+8%) mais aussi 31% des DRH (+15%). Ces deux derniers critères remontent « en flèche », remarquent les auteurs de l’enquête.
Les conséquences
En multipliant les facteurs de stress, les salariés subissent des conséquences de plus en plus graves. Parmi lesquelles un impact sur la santé pour 60% des salariés (en chute de 23 points par rapport à 2015). Mais aussi des problèmes “psychologiques graves” au cours de leur carrière pour 28% des salariés et 26% des managers. « Le burn-out et la dépression s’ancrent durablement dans le paysage professionnel », commentent les auteurs de l’enquête.
Ségolène Kahn
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