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77% des dirigeants de multinationales estiment que leur entreprise n'est pas assez préparée à faire face aux risques climatiques.
Inondations dans le sud de la France fin 2019. © D.R.
Dans le monde entier, la pandémie de Covid-19 fait les gros titres de la presse. Mais le risque climatique est toujours d’actualité. Pour preuve, 77 % des dirigeants de multinationales ne sont pas en mesure d’y faire face. Tel est l’enseignement de l’étude mondiale d’Engine Insight pour l’assureur FM Global auprès de centaines de PDG et directeurs financiers. Ces analyses sont fondées sur une enquête en ligne menée en février 2020. 150 PDG et 151 directeurs financiers de multinationales basées en Amérique du nord, en Europe et en Asie-Pacifique ont répondu. Les sondés dirigent des entreprises dont le chiffre d’affaires est de plus d’un milliard de dollars.
Les tempêtes pas assez prises en compte
76 % des sondés indiquent que leur entreprise était modérément ou fortement exposée au risque climatique. Inondation, sécheresse et feux de forêts sont les trois aléas aux répercussions les plus graves sur leurs résultats financiers. « De nombreux événements de ce type se sont produits ces dernières années. Il existe une corrélation entre les préoccupations majeures des décideurs et les risques qui font la une de l’actualité, analyse Jean Chevalier, ingénieur spécialiste du risque inondation chez FM Global. Les nombreux feux de forêt survenus en 2019 semblent par exemple avoir retenu l’attention des sondés. Pourtant les tempêtes représentent le deuxième risque naturel le plus destructeur et le plus fréquent ces dix dernières années. Or elles ne sont pas citées parmi leurs principales préoccupations. »
Terribles incendies en Californie l’été dernier.
CC Peter Buschmann
Des aléas climatiques parmi les principaux risques de ces dix prochaines années
« Les dirigeants d’entreprise ont raison de prendre ces aléas au sérieux. Notamment parce que les inondations se multiplient dans le monde. Et parce que les épisodes de sécheresse sont à craindre l’été en France et en Europe. D’autant que l’activité des groupes est peut-être déjà fortement perturbée par la pandémie », reprend l’expert. Le bilan de l’enquête s’appuie sur un rapport du Forum économique mondial paru juste avant la pandémie. Lequel classe les événements météorologiques extrêmes et les stratégies inadaptées au changement climatique parmi les principaux risques des dix prochaines années.
Mettre en place un démarche résiliente proactive
« 82 % des dirigeants pensent avoir un contrôle limité concernant les répercussions financières du risque climatique sur leurs activités. Pourtant les entreprises peuvent éviter la plupart des sinistres liés aux catastrophes naturelles. Notamment en mettant en place une démarche de résilience proactive afin de limiter les dommages, poursuit Jean Chevalier. Dans notre monde en constante évolution, une entreprise doit savoir s’adapter pour survivre et prospérer. Et le risque climatique fait partie intégrante de cette nouvelle donne. Les sociétés qui tireront leur épingle du jeu sont celles qui agissent déjà en ce sens. »
Erick Haehnsen
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