Alors que le scandale du lait contaminé de Lactalis fait rage dans une soixantaine de pays, tous les yeux sont rivés sur le secteur de l’industrie agroalimentaire et sur la capacité des spécialistes des infections alimentaires à anticiper ce genre de catastrophe. Parmi les acteurs capables de prévoir ces risques, l’entreprise tricolore Novolyze semble tirer son épingle du jeu. En effet, celle-ci vient de boucler un tour de table à hauteur de 2,2 millions d’euros afin de développer à l’international ses kits de détection de germes. Et ce, auprès d’investisseurs privés via Anaxago, de family offices et de business angels (1,2 million d’euros) mais aussi sous forme d’avances remboursables et de subventions publiques. Notamment dans le cadre du Programme d’investissement d’avenir (1 million d’euros).
Une infection d’origine humaine
Depuis que 37 bébés ont été atteints de salmonellose après avoir consommé un produit d’alimentation infantile Lactalis infecté, le groupe laitier se trouve désormais empêtré dans une crise sanitaire sans précédent. De plus, il se trouve également la cible d’une enquête de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) pour « tromperie aggravée par le danger pour la santé humaine » et « inexécution d’une procédure de retrait ou de rappel d’un produit » préjudiciable à la santé. Alors que la piste de l’élevage et de la livraison de lait est écartée, les recherches oscillent entre le soupçon d’une contamination d’origine humaine ou d’une opération de désinfection mal réalisée.
Imiter la résistance des bactéries pathogènes
C’est justement pour prévenir ce type de risque que phosphore Novolyze. Et ce, grâce à une gamme de kits de germes, baptisée Surronov, prêts à l’emploi et dédiés à une large gamme de produits alimentaires : laits en poudre, farines, viandes, poissons, pâtisseries, jus de fruits… Contrairement aux méthodes traditionnelles basées sur l’échantillonnage, le spécialiste entend mieux garantir la sécurité microbiologique d’un produit alimentaire transformé. Il estime que la présence de micro-organismes pathogènes étant souvent très sporadique, la probabilité de les détecter s’avère extrêmement faible.
D’où l’idée de développer des kits de germes modèles. L’intérêt de ces micro-organismes non pathogènes réside dans le fait qu’ils imitent la résistance d’une bactérie pathogène cible comme les salmonelles, la Listeria ou encore les E. coli. Ce qui permet d’obtenir une vision plus précise du processus des risques d’un aliment, lors des procédés de décontamination utilisés en agroalimentaire tels que la cuisson, la torréfaction, la stérilisation, la pasteurisation, la désinfection.
Un enjeu de santé publique partout dans le monde
Rappelons que la sécurité alimentaire reste un enjeu de santé publique encore non résolu dans le monde. On compte encore aujourd’hui plus de 600 millions de cas de toxi-infections recensés dans le monde causant chaque année 420.000 décès, d’après Novolyze.
Ségolène Kahn
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