Des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology ont trouvé le moyen de piloter un drone grâce aux mouvements musculaires des bras. Ce système repose sur un modèle d'apprentissage automatique qui identifie huit mouvements grâce aux signaux électriques des muscles.
Une simple rotation du poignet suffirait à faire virer un drone à gauche, à droite ou vers le haut. De même, un coup sec de l’avant-bras vers l’avant pourrait le faire accélérer. En question, un système de pilotage de drone mis au point par le laboratoire de recherche en informatique et en intelligence artificielle (CSAIL) du Massachusetts Institute of Technology (MIT). Dévoilé fin avril, ce dispositif baptisé « Conduct-a-Bot » consiste à piloter un drone. Et ce, grâce aux mouvements du bras et de la main. Une innovation qui pourrait bien contribuer à améliorer la précision des manoeuvres. Par exemple, durant des missions où les drones évoluent dans des zones difficiles d’accès, ou encombrées.
Tests réussis à 81,6%
Comme le montre la vidéo des essais publiés sur ACM Digital Library, les tests ont été appliqués sur le drone Bebop 2 de Parrot. Objectif : réussir à faire passer l’appareil à travers trois cerceaux. Par une simple manoeuvre du bras et de la main. Et l’opération s’est soldée par un succès puisque le drone a obéi correctement à 81,6 % des gestes du pilote.
Fluidifier les interactions
« Ce type de système pourrait aider à rendre l’interaction avec un robot plus proche de l’interaction avec une autre personne, et à faciliter le démarrage de robots sans expérience préalable ni capteurs externes » souligne le chercheur Joseph DelPreot, auteur principal de la publication scientifique.
Des électrodes le long du bras
Concrètement, le système exploite des électrodes placées sur le bras de l’utilisateur portant un brassard Myo. Munis de capteurs, le dispositif détecte les ordres émis par les nerfs aux muscles de l’avant-bras et de la main. De sorte à les transformer en signaux électroniques.
Huit gestes identifiés
Pour orchestrer ce système, l’équipe scientifique a mis au point un modèle d’apprentissage automatique. Il s’agit de traduire les signaux captés par les électrodes en huit gestes distincts. Reste à tester la réponse du drone aux mouvements : une rotation du poignet fait tourner le drone à gauche ou à droite. De même certains mouvements de l’avant-bras lui permettent d’accélérer ou de ralentir.
Vers de nouvelles applications ?
Tout l’intérêt de ce système réside dans sa manoeuvrabilité : aucun calibrage n’est nécessaire d’un utilisateur à l’autre. Il suffit de poser les électrodes sur son bras pour commander le pilotage à distance. A terme, les chercheurs précisent que Conduct-a-Bot fonctionnera aussi pour d’autres applications que le drone. A la condition qu’il fasse ses preuves dans des conditions autres que les laboratoires…
Ségolène Kahn
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