D’ici la fin juin, chercheurs et industriels de la région Auvergne-Rhônes-Alpes s’engagent à produire des masques respiratoires jetables. Réunis sous le collectif VOC-CoV, ils s’appuient sur la capacité de production de la start-up lyonnaise Ouvry.
Pour subvenir au manque de protections respiratoires du personnel soignant, un collectif d’industriels et de chercheurs grenoblois se mobilise. Objectif : produire 500 millions d’un nouveau type de masques jetables d’ici fin juin. Sous l’égide du Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) de Grenoble, ce collectif inclut le fabricant de pneus Michelin. Ou encore Ouvry, une start-up spécialisée dans les équipements de protection individuels (EPI) nucléaire, radiologiques, biologique et chimique (NRBC).
Un collectif pour lutter contre le virus
Il y a trois semaines, l’idée s’est initialement imposée à la quarantaine de chercheurs et d’entreprises du collectif VOC-Cov (Volonté d’Organiser Contre le Covid-19). De fait, face au manque cruel de masques pour lutter contre le coronavirus, ces derniers ont donc « activé leurs réseaux ». Comme le rappelle à l’AFP Pierre-Emmanuel Frot, leur porte-parole.
L’infrastructure du CEA
Pour rendre ce projet possible, le CEA fournit son infrastructure et ses moyens de recherche et d’essais. Quant au groupe Bibendum, il s’est chargé du design et du prototype des masques avec filtres jetables. Sachant que la production, l’industrialisation et la mise sur le marché reviennent à la start-up lyonnaise Ouvry.
Un million de masques par semaine
«Une pré-série de 5 000 unités est en cours de fabrication . Les premières pièces sortiront la semaine prochaine », a précisé la jeune pousse. Pour l’heure, c’est le branle-bas de combat pour l’entreprise et ses sous-traitants mobilisés à la production. « L’objectif de capacité de production est d’un million de masques par semaine courant mai. Soit une production dépassant 5 millions d’ici fin juin. C’est l’équivalent de 500 millions de masques jetables actuels », détaillent les porteurs du projet dans un communiqué.
Des masques FMP
Concrètement, le masque baptisé OCOV n’appartient pas à la famille des Face Filter FFP2, mais à celle des Face Mask FM P1 ou P2. En d’autres termes, il dispose d’une « pièce faciale souple qui recouvre le nez, la bouche et le menton ainsi que des filtres remplaçables et réutilisables ».
Un coût de 28 euros
Au prix abordable de 28 euros, ce masque dispose de cinq filtres lavables. De quoi bénéficier d’au moins 100 utilisations. Soit un coût de 28 centimes par port (contre environ 3 euros le masque FFP2). Michelin ayant déjà réservé 130 000 masques, dont une partie sera donnée aux Agences régionales de santé (ARS).
Ségolène Kahn
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