Alors que le Bâtiment et les travaux publics (BTP) est l’un des secteurs où l’on enregistre le plus d’accidents du travail et de maladies professionnelles, nombreux sont les organismes de prévention et de santé qui rêvent d’évangéliser les entreprises à ces enjeux. A cet égard, une étude vient d’être publiée par la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb), faisant le point sur les actions qui ont été mises en place par les TPE artisanales afin d’améliorer les conditions de travail de leurs employés. Cette étude a été, par ailleurs, réalisée en collaboration avec la Chambre nationale de l’artisanat, des travaux publics et paysagistes (CNATP), l’Institut de recherche et d’innovation sur la santé et la sécurité au travail (IRIS-ST) et l’Organisme professionnel de prévention du bâtiment et des travaux publics (OPPBTP).
Balayer les préjugés
Les entreprises du BTP ont longtemps été montrées du doigt comme les mauvais élèves de la prévention. En cause, le manque de temps et de moyens financiers. Une idée préconçue que l’étude de la Capeb devrait mettre à mal : il semblerait y avoir un mieux du côté des actions réalisées par les entreprises en faveur de la protection de leurs salariés. Désormais, une grande majorité (85%) d’entre elles assure mettre en place des actions visant à améliorer la sécurité et les conditions de travail de leurs employés. Notamment en ce qui concerne les obligations de prévention fondamentales, telles que le port d’équipements de protection individuels (EPI) adaptés (89%), les outils d’aide à la manutention (81%), mais aussi les visites médicales (94%) et les formations liées à la sécurité (68%).
Des lacunes persistantes
L’heure n’est, cependant, pas encore à la victoire et certaines actions qui devraient être mises en place font encore aujourd’hui l’objet de négligence. En particulier en ce qui concerne la vérification des produits dangereux, dont 36% des TPE ne semblent pas se soucier. Même son de cloche pour le suivi des accidents du travail qui ne concerne guère que 45% des entreprises interrogées. Autre problème, les actions de prévention sont généralement peu formalisées par écrit au sein des petites structures, à la différence des grandes entreprises où une personne est généralement dédiée à la sécurité.
De nombreux freins au développement d’une politique de prévention
Autre point important, une entreprise sur deux avoue rencontrer des difficultés à mettre en oeuvre des actions de santé et à impliquer ses salariés sur ces sujets (64%). En cause, le manque de moyens financiers, des outils peu adaptés ou encore un manque de temps. « Ces résultats montrent que les chefs d’entreprise ont une vision positive de la prévention. Même s’ils ont du mal à impliquer leurs salariés sur les questions de santé et de sécurité. Il faut donc les aider et mieux les accompagner pour lever ces freins », commente la Capeb.
Ségolène Kahn
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