Avec l’utilisation grandissante des smartphones, la possibilité d’être toujours joignable et de travailler de chez soi, la préservation de la vie privée devient un enjeu crucial. Notamment pour les cadres, confrontés à la difficulté grandissante de trouver du temps à consacrer à leur vie privée. Dans ce contexte, le droit à la déconnexion apparaît comme l’une des solutions les plus appropriées mais aussi des plus difficiles à mettre en oeuvre. Une étude de Viavoice réalisée pour le syndicat Ugict-CGT et le cabinet Secafi fait justement état de la volonté des cadres, soumis à des charges de travail toujours plus pesantes, de bénéficier de plus de temps pour eux-mêmes.
45 heures par semaine
Premier constat, 57% des cadres souhaiteraient bénéficier d’un véritable droit à la déconnexion afin de préserver leur vie privée, avec une proportion plus forte chez les femmes (59,5%) que chez les hommes (55,1%). En cause, une augmentation drastique de leur charge de travail depuis l’an dernier pour 62% des interrogés mais aussi un temps de travail accru pour 51% des sondés. Plus précisément, près d’un cadre sur deux (46%) estime travailler plus de 45 heures par semaine. De même, 60% des interrogés affirment travailler en sus pendant leurs jours de repos.
Le manque de valorisation
Autre motif de mécontentement, la rémunération ne semble pas être à la mesure du travail fourni. Ainsi, 58% des cadres considèrent qu’elle est en décalage avec leur « temps de travail réel ». Et ce sentiment est encore plus fort dans le secteur de la fonction publique : 69% des cadres jugent leur rémunération « en inadéquation avec leur temps de travail ». Pour couronner le tout, 44% d’entre eux se plaignent également « de pratiques managériales détériorées » ainsi que d’une mauvaise évaluation professionnelle, fondée sur de mauvais critères, et d’un manque de transparence (68%).
Mieux équilibrer vie privée et vie professionnelle
Parmi les revendications principales des interrogés, trouver un équilibre entre vie privée et professionnelle est une priorité (pour 71% des femmes et 66% des hommes). En toile de fond, les négociations sur le statut des cadres qui sont en cours entre syndicats et patronat sont suivies de près, ainsi, 44% des cadres réclament « une définition de l’encadrement qui ne se limite pas aux seuls encadrants » mais intègre « aussi les experts ».
Ségolène Kahn
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