Faisant partie des cinq startups sélectionnées par Vivatech, Lexilight a mis au point une lampe dont les ondes pulsées et modulables corrigent l’effet miroir à l’origine des troubles dyslexiques.
A confondre le d et le b, le p et le q, les personnes atteintes de dyslexie souffrent d’un réel handicap dans leur parcours professionnel. Or une innovation made in France pourrait bien changer la donne. À l’occasion de la conférence de lancement de VivaTech 2020, le 9 mars à la Maison de l’Unesco, la start-up bretonne Lexilight vient de dévoiler une lampe capable de corriger la lecture des personnes atteintes d’un trouble de la dyslexie.
Un effet de symétrie handicapant
Cette lampe d’aide à la lecture a fait une première apparition remarquée durant le CES de Las Vegas en janvier dernier. Il s’agit de corriger l’effet miroir à l’origine de la dyslexie : une image miroir se mêle au texte à lire, provoquant ainsi une difficulté à déchiffrer par exemple en confondant les b et les d ou encore les p et les q. En cause, il faut savoir qu’une personne sans trouble de la dyslexie base sa vision sur un œil dominant, responsable d’envoyer les informations les plus importantes au cerveau. Dans le cas d’une personne dyslexique, les deux yeux sont dominants, du coup ils envoient tous deux des informations différentes au cerveau. D’où la confusion !
Un dispositif réglable à la vision de chacun
La jeune pousse, pour pallier à ce problème, a donc eu l’idée de créer une technologie aidant le cerveau à analyser ses données, comme si elles ne provenaient que d’un seul œil dominant. Pour cela, la lampe envoie une lumière pulsée et modulée capable de neutraliser cet effet de symétrie grâce à des LED. Pour encourager un œil à prendre les rennes plutôt que l’autre, certains paramètres de ces diodes, comme leur fréquence de rafraîchissement, fluctuent. Ce qui permet de gommer l’effet miroir. Pour un calibrage plus précis de la pulsation et de la modulation de l’onde, l’utilisateur dispose de deux molettes de réglage.
Vers une solution remboursée ?
Et l’entreprise aurait déjà prouvé son efficacité : essayée par plus de 300 personnes atteintes de dyslexie, la lampe aurait aidé 90% d’entre elles à lire sans problème. Si son prix reste élevé, 549 euros, la Lexilight est en passe d’obtenir la certification « dispositif médical » pour que ses utilisateurs soient remboursés par la Sécurité sociale.
Ségolène Kahn
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