Les fabricants de véhicules sont obligés d’équiper leurs nouveaux modèles destinés à l’Europe du dispositif d’appel d’urgence eCall, et ce depuis le 1er avril. Ce système est capable d’alerter manuellement ou automatiquement – via des capteurs sur les airbags – les secours en cas d’accident, en fournissant des informations relatives à la gravité de l’accident et au type de véhicule impliqué. Désormais rendu obligatoire par la Commission européenne, au même titre que la ceinture de sécurité ou encore l’ABS, ce bouton d’urgence a pour but de faire gagner du temps aux services d’urgence mais aussi de les rendre plus efficaces. « L’objectif est de réduire de moitié le délai d’intervention en rase campagne et de 40% en zone urbaine », confie Claude Sarcla, le président du syndicat national des sociétés d’assistance (SNSA), à notre confrère Le Parisien.
Généralisation du 112
Basé sur le numéro unique d’urgence européen 112, ce dispositif d’appel automatique permet à une voiture accidentée d’appeler instantanément les services d’urgence en envoyant sa position précise, que ses occupants soient conscients ou non. Et ce quel que soit le pays de l’UE dans lequel elle se trouve. Pour y parvenir, des données de base sont transmises aux services d’urgence telles que la géolocalisation du véhicule, le modèle ou encore le nombre de passagers. Les sociétés d’assistance sont alors chargées de vérifier les informations et entrer en contact avec les victimes, pour les rediriger vers les services appropriés, à savoir les secours ou les remorqueurs.
Sauver jusqu’à 2 500 vies
Dans le collimateur de cette mesure, c’est « l’heure d’or », soit la première heure après un accident grave, durant laquelle les chances de survie sont les plus élevées, qui est visée. Tout l’enjeu est donc d’intervenir au plus vite et de la manière la plus efficace possible durant ce laps de temps. Alors que l’on comptabilise plus de 25 500 morts sur les routes européennes en 2016, d’après le syndicat, ce système permettrait de « sauver jusqu’à 2 500 vies ».
L’eCall présent dans une voiture sur deux en 2018
En réalité, ce dispositif n’est pas nouveau. Depuis quinze ans, de nombreux constructeurs ont d’ailleurs anticipé cette mesure. Ainsi peut-on déjà trouver le bouton d’urgence dans les véhicules de BMW, Ford, Mercedes ou encore PSA et Renault. De même, l’eCall a déjà été déployé sur 2% du parc français et 1,5% du parc européen. Cette obligation légale représente en fait l’aboutissement d’un projet européen qui a mis près de 20 ans à entrer en vigueur, depuis le lancement du projet de déploiement du réseau de satellites GPS Galileo. Quoi qu’il en soit, en 2018, ce dispositif pourrait, selon le syndicat, équiper une voiture sur deux au niveau européen.
Ségolène Kahn
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