Lorsqu’il s’agit d’ouvrir une porte, se tenir à une rampe d’escalier ou encore déambuler dans un entrepôt, le fait de porter une charge lourde de 30 kg peut vite devenir un calvaire. Et cela peut s’avérer dangereux. D’ailleurs, dans le secteur du transport et de l’entreposage non frigorifique, l’indice de fréquence d’accidents du travail s’élève pour 2016 à 74,7 contre 33,8 pour l’ensemble des salariés, selon la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam). Confronté à ce genre de situation, Nicolas Czerwinski, un ancien cadre de la logistique, a imaginé un équipement spécifique capable d’aider les salariés à manipuler des charges lourdes tout en gardant les mains libres.
Porter les colis devant soi tout en gardant les mains libres
En résulte un harnais qui se porte à l’avant, comme un porte-bébé. « Cet équipement comporte une tablette repliable en polyamide sur laquelle l’opérateur pose sa charge qui peut aller jusqu’à 30 kg », indique l’ancien logisticien devenu président de Hintek, l’entreprise qu’il a montée en 2016 à Tourcoing (Nord). Principal enjeu de cette innovation, créer un équipement ergonomique capable de bien répartir le poids du colis sur le haut du corps afin d’éviter les accidents du travail ainsi que le risque de trouble musculosquelettique (TMS). Pour réaliser son prototype, la start-up bénéficie dès le départ du soutien de l’incubateur Innotex spécialisé dans les textiles. « J’ai fait aussi intervenir des ergonomes et des utilisateurs afin que le harnais soit à la fois solide et confortable », poursuit Nicolas Czerwinski.
Un harnais utilisé par les facteurs de La Poste
Depuis sa phase de commercialisation en 2017, le harnais Hintek est utilisé en complément des chariots élévateurs ainsi que pour la livraison de colis. Quelques centaines d’unités ont déjà été vendues, notamment auprès des centres de distribution de La Poste pour les facteurs, qui peuvent ainsi faire signer la réception du colis aux utilisateurs ou encore manipuler plusieurs courriers à la fois. L’entreprise espère atteindre le cap du millier de harnais vendus cette année.
Ségolène Kahn
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