L’association L’Autre Cercle vient de publier une vaste enquête sur la condition des LGBT+ en entreprise. Les résultats sont peu encourageants...
C’est un constat amer que dresse le deuxième baromètre IFOP pour l’association L’Autre cercle sur l’inclusion des personnes LGBT+ en entreprise. Après avoir réalisé une vaste enquête sur le ressenti de ces personnes au travail (1 200 personnes interrogées) avec l’aide de l’institut de sondage Ifop, l’association veut tirer la sonnette d’alarme : 22% des sondés avouent avoir été témoins ou victimes d’insultes, bousculades, moqueries, allusions désobligeantes ou propos vexants. Détails.
Des agressions quotidiennes
Il y a tout d’abord la violence physique, dans les couloirs, au bureau, dans la rue. Un salarié LGBT+ sur dix confesse, par exemple, avoir subi des bousculades, des empoignades, voire même des actes de violence sexuelle au travail. Injure à caractère diffamatoire, mise à l’écart… outre la violence physique, ils sont un quart à confier avoir été victimes d’au moins une agression en lien avec leur identité sexuelle ou de genre dans leur organisation.
Un phénomène d’autocensure
Conséquence, nombreux sont ceux qui n’osent pas faire leur « coming-out » : pour près de la moitié, ces personnes restent discrètes quant à leur orientation sexuelle, tandis que 77% ont renoncé à afficher leur orientation sexuelle ou leur identité de genre dans différentes situations comme la participation à un événement entre collègues, l’indication de leur conjoint sur leur mutuelle.
Un plafond de verre
Autre phénomène grave, les organisations ont beau avoir développé des politiques responsabilité sociétale des entreprises (RSE) pour le bien-être des salariés et l’évolution des mentalités, les discriminations sexistes restent coriaces. Et les personnes LGBT+ sont parfois confrontées à un plafond de verre qui les empêche de poursuivre leur carrière. Ainsi près d’une personne interrogée sur six affirme avoir subi des actes discriminant de la part de la direction, comme par exemple des inégalités sur les missions confiées, voire des freins à leur épanouissement professionnel, à l’augmentation de salaire ou encore aux chances d’être recruté.
Sensibiliser les entreprises
Face à ce constat, l’association ne se contente pas d’une enquête. Elle pousse les entreprises à respecter la charte de l’engagement LGBT+ qu’elle a réalisée en 2012. Depuis sa création, 137 organisaitons ont déjà été signataires. Il s’agit de s’engager à sensibiliser salariés et managers à des pratiques respectueuses mais aussi à une égalité de traitement, quelles que soient leur orientation sexuelle ou leur identité de genre.
Ségolène Kahn
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