De nombreux acteurs comme la Sécurité sociale, la Mutualité sociale agricole (MSA) ou encore l’Observatoire de la sécurité routière se sont associés pour développer une analyse de fond sur ce sinistre. Il s’agit d’identifier les causes principales de l’accidentologie routière afin de mieux accompagner les entreprises dans leur politique de prévention.
482, c’est le nombre de travailleurs tués sur les routes en 2018. A l’origine de ce chiffre, un travail de grande ampleur vient d’être présenté sous la forme d’un document, « L’essentiel du risque routier professionnel ». Cette enquête qui montre les accidents routiers comme étant la première cause de mortalité au travail, a été réalisée conjointement par le ministère du Travail et le ministère de l’Intérieur, ainsi que la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam), la Mutualité sociale agricole (MSA), Santé publique France, et l’Unité mixte de recherche épidémiologique et de surveillance Transport Travail Environnement (UMRESTTE).
Plus de 53 000 victimes
Que ce soient durant les trajets ou les missions, les accidents routiers professionnels demeurent un enjeu majeur de sécurité au travail, au vu des chiffres inquiétants mis en avant par cette étude : en 2017, ce sont 480 salariés qui ont trouvé la mort au volant, et 482 en 2018. Plus précisément, la Sécurité sociale qui a corrélé les données d’indemnisation de ses deux principaux régimes, a fourni un rapport éclairant sur les détails de ces accidents. A savoir que 53 616 personnes sont victimes d’un accident de la route, lié au travail, dont 14 040 sont victimes d’un accident dans le cadre d’un déplacement professionnel.
Un enjeu prioritaire
4,1 millions de journée d’arrêt de travail par an, soit 16 000 salariés arrêtés durant toute une année, 77 jours d’arrêt en moyenne pour une victime de la route… outre la mortalité, les accidents routiers professionnels impactent également les entreprises sur le plan organisationnel et sur la santé des employés, comme le rappel le dossier. De fait, le gouvernement considère ce sinistre comme l’un des risques prioritaires du troisième Plan santé au travail (PST) 2016-2020. Il s’agit aussi d’une priorité de la politique de la sécurité routière pour la période 2018-2022.
Une mission du gouvernement
Il faut savoir que ce rapport a été réalisé dans le cadre du troisième PST. Il est issu des orientations du comité interministériel à la sécurité routière du 9 janvier 2018. Conscients de la difficulté de chiffrer avec précision les détails de l’accidentologie professionnelle routière, les acteurs participant à cette enquête ont donc réalisé un vaste tableau de bord rassemblant l’ensemble des indicateurs sur le risque routier professionnel.
De nombreuses informations traitées
Mis à part les données de la Sécurité sociale, ce tableau de bord rassemble les analyses du régime général et du régime des salariés affiliés à la Mutualité sociale agricole. Ces données ont également été coupées avec celles des accidents corporels liés à la circulation routière qui ont été recueillies sur les lieux de l’accident par les forces de l’ordre. Ces informations sont centralisées par l’Observatoire national interministériel de sécurité routière (ONISR).
Éduquer les entreprises
En toile de fond, il s’agit aussi de développer une analyse statistique des causes et circonstances des accidents routiers liés au travail afin de sensibiliser les entreprises à une meilleure connaissance du risque. Parmi les conseils qui leurs sont donnés, le rapport évoque une meilleure organisation des déplacements, un entretien soigneux des véhicules utilisés ou encore une formation de l’ensemble des employés à la sécurité routière.
Ségolène Kahn
Commentez