Espaces de repos, cafétérias, salles de babyfoot, salle de gymnastique ou encore salles de réunion high-tech… parmi les grandes tendances qui fondent les nouvelles pratiques de travail, les entreprises s’engagent de plus en plus vers un réaménagement de leurs bureaux. Mieux pensés, ces nouveaux environnements de travail peuvent en effet favoriser le bien-être, la stimulation, la créativité, la communication entre les collaborateurs et réduire le stress au travail. C’est, du moins, ce que révèle une étude sur les espaces de travail émergents réalisée par Toluna pour Interface, un spécialiste de la conception des sols design et modulaires, auprès d’un millier d’actifs représentatifs de la population française.
Espaces de travail : un traceur de la marque employeur
Auparavant, les personnes en recherche d’emploi devaient prouver leurs compétences pour séduire une entreprise. En 2018, les choses s’inversent avec la reprise économique. Mais surtout, les jeunes actifs de la génération “Millénium” sont beaucoup plus exigeants. Nés, pour ainsi dire, avec un smartphone dans la main, hyper-connectés et bien formés, ils ne sont pas particulièrement intéressés par un CDI et préfèrent se former en changeant de poste et d’entreprise selon leurs besoins. Pour les attirer, de nombreuses entreprises doivent désormais développer leur marque employeur. Parmi les critères susceptibles de faire la différence, l’aménagement des espaces de travail semble se détacher. Selon l’enquête, pour 46% des sondés, ce critère pourrait faire pencher la balance entre deux emplois à périmètre de poste égal. De fait, 60% des interrogés estiment qu’un aménagement des espaces intelligent favoriserait leur bien-être, leur motivation et l’envie d’y travailler plus longtemps. De même, cet aspect représente un facteur révélateur de la culture d’entreprise pour 34% des sondés. Reste que les entreprises ont encore du chemin à faire pour se caler sur ce modèle. Si la majorité des Français (51%) déclare que leur espace de travail leur convient et les stimule au quotidien, ils sont tout de même 38% à penser que quelques réaménagements seraient les bienvenus. Pire encore, certains (10%) s’estiment même déprimés par leur environnement de travail. Sachant que ce mal-être concerne particulièrement les 35-54 ans (11%) et les femmes (12%).
Les nouveaux modes de travail, pas si répandus que ça
Si la plupart des start-up ont, dès le départ, pris le pli de l’open space, des espaces communautaires de travail ou encore des bureaux partagés, nombreuses sont encore les entreprises qui se cantonnent au traditionnel bureau individuel. Ainsi, le rapport montre que 47% des Français travaillent toujours dans un bureau qui leur est propre. Et seul 35% officient dans un espace ouvert, partagé avec plusieurs collègues. De même, seul une infime part des actifs (7%) s’est mise au « flex office », une méthode qui consiste à favoriser la mobilité des collaborateurs en n’attribuant pas de bureau attitré. Quant au télétravail, ils ne sont que 9% à l’avoir adopté. Qu’en est-il de la répartition des espaces de travail ? Parmi les espaces qui ont réussi à s’imposer dans les entreprises, la cafétéria ou le coin cuisine ont le vent en poupe. Lieux de confidences, de réunions informelles ou de détente, ces espaces se retrouvent déjà dans 65% des entreprises. Vient ensuite la salle de détente que l’on peut trouver dans 51% des entreprises interrogées. Pour les plus chanceux, soit 24% des sondés, un espace vert (jardin ou cour intérieure) ou un balcon (17%) ont été mis à leur disponibilité. Quant aux espaces dédiés aux activités extra-professionnelles, seules 10% des personnes interrogées disposent d’une salle de sport et 6% d’une salle de jeux équipée de babyfoot ou d’une télévision.
Les espaces les plus novateurs peinent encore à s’imposer
Face à cela, les aménagements plus novateurs, tels que le flex office ou l’open space hyper connecté, peinent encore à s’imposer au sein des entreprises tricolores. 73% des sondés n’en disposent pas. Et ce alors que 43% d’entre eux apprécieraient voir ces modèles se développer dans leur entreprise. Surtout en ce qui concerne les 18-34 ans, dont 51% en seraient friands. Mais tous ne sont pas de cet avis. 30% des interrogés, qui ne disposent pas de tels espaces, craignent de ne pas s’y adapter. De même, 12% des sondés travaillant d’ores et déjà dans ce type de lieux peinent à s’y faire et avouent regretter un espace de travail plus classique.
Lumière naturelle, calme et couleurs séduisantes parmi les facteurs de bien-être
Parmi les critères qui favoriseraient le plus le bien-être au travail, les Français désignent tout d’abord le besoin fondamental de lumière naturelle (83%), qui suscite la création de mélatonine pour un sommeil plus sain. Vient aussi le besoin de place (62%) afin de pouvoir ranger leurs dossiers, l’ordre étant l’un des facteurs les plus importants pour travailler de manière détendue et studieuse. 57% des sondés citent également le besoin d’espaces calmes, en particulier les femmes (60% vs 53% des hommes), mais aussi d’éléments rappelant la nature (43%). Les couleurs, capables tantôt de stimuler la vision et donc la créativité, ou tantôt d’apaiser les yeux, sont un facteur non négligeable pour 21% des interrogés. Quant au bureau idéal, 28% rêvent d’un loft industriel lumineux ou bien d’un joli appartement cosy (27%). 20% des interrogés se verraient plutôt dans un bel immeuble moderne en centre-ville, 19% dans un hôtel particulier avec une cour arborée. Sans surprise, seuls 5% se satisferaient d’un bureau dans une tour d’un quartier d’affaires tel que Paris-La Défense.
Ségolène Kahn
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