A l'instar du mois sans tabac qui a lieu chaque année en novembre, deux collectifs de professionnels de la santé au travail viennent de développer un système de coaching digital pour encourager les salariés à relever le défi de ne pas boire d'alcool durant tout le mois de janvier. Détails.
Parmi les tendances en vogue en matière de bonnes résolutions en ce début d’année, le Dry January (janvier sobre) consiste à ne pas boire d’alcool durant le premier mois de l’année. Ce qui intéresse de plus en plus les entreprises. L’enjeu consiste donc à lutter contre les pratiques addictives comme l’alcoolisme, un sujet tabou qui fait pourtant des ravages chez les salariés. Dans ce sillage, deux associations de professionnels de la santé au travail, Les Ateliers Durables et YesWeShare, viennent d’entamer une campagne pour encourager les entreprises à relever ce défi.
Un programme anonyme
L’idée est simple : plutôt que de culpabiliser les collaborateurs en stigmatisant les boissons alcoolisées, il s’agit de revendiquer les bienfaits de la sobriété sur le corps et l’esprit. Pour cela, les deux organismes ont donc développé un programme de coaching digital pour soutenir les participants dans ce challenge. Avantage : le dispositif fonctionne de manière anonyme !
Une conseillère à distance en complément
Concrètement, le programme se déroule en trois étapes : il s’agit tout d’abord d’instaurer une campagne de communication interne ainsi qu’une animation dans l’entreprise ou à distance. En soutien, les participants sont ensuite épaulés par un dispositif d’e-coaching par chatbot. A cela s’ajouter la possibilité de recourir à une conseillère à distance en cas d’interrogations plus personnelles.
Recueillir les témoignages
Au terme de ce mois, un webinaire est organisé pour que chacun puisse témoigner de son expérience, de manière bien sûr anonyme. Durant cet atelier, des animatrices sont présentes pour commenter et conseiller les salariés, voire de les orienter vers des structures plus spécialisées.
10 millions de Français concernés
Pour rappel, l’addiction au travail représente toujours aujourd’hui un enjeu de santé publique. Ainsi une étude récente du cabinet GAE Conseil dévoile que près d’un salarié sur deux estime que les pratiques addictives sont fréquentes dans son milieu professionnel. Ce sont les 18-35 ans qui figureraient parmi les premières victimes. Selon les pouvoirs publics, 10 millions d’adultes dépassent les recommandations officielles à savoir maximum deux verres par jour. Conséquence, l’alcool causerait 41 000 décès par an. Sans compter les dérives comportementales induites comme la violence, les accidents ou, pis encore, le suicide.
Ségolène Kahn
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