La question du raccordement énergétique des sites sensibles et des chantiers isolés constitue souvent un frein au déploiement d’un système de vidéosurveillance. Une difficulté que surmonte le français IP-Mirador. Ce fabricant basé à Mèze (Hérault) fournit aux sociétés de sécurité des solutions mobiles de vidéo-gardiennage, proposées en mode locatif ou à la vente. Parmi les dernières nouveautés, le Vigitracking consiste en un cube surmonté d’un mât télescopique pneumatique que l’on déploie en local ou à distance. Haut de 4,5 m, celui-ci est coiffé de 3 ou 4 caméras dômes différentes que le client choisit selon qu’il veut détecter un départ de feu, l’intrusion de personnes ou de véhicules. Certaines peuvent suivre un véhicule ou une personne sur une distance de 200 mètres. Dans sa version standard, cette solution mobile de vidéosurveillance est raccordable à une alimentation 220 volts. Mais, en option elle dispose d’un panneau solaire couplé à une pile à combustible (PAC) à hydrogène. « Ce qui lui confère une autonomie tout le long de l’année », indique Christophe Segall, fondateur de l’entreprise, qu’il a créée en 2005 après avoir exercé comme installateur de sécurité et alarme anti-intrusion.
Vision nocturne multipliée par deux
Dès 2012, Christophe Segall a eu l’idée de concevoir un cube facilement transportable et déployable à distance. Au fil du temps, l’offre s’est enrichie avec un serveur d’analyse embarquant des algorithmes intelligents. Sélectionnés sur le marché en fonction des besoins des clients, ces codes sont dédiés à la détection de fumée, de panique ou d’intrusion, mais aussi à la lecture de plaques d’immatriculation et l’analyse de flux de piétons ou de véhicules, etc. L’offre, qui a déjà séduit Airbus, Areva, Eiffage ou EDF, s’enrichit aussi de nouvelles caméras. Dernier modèle en date, le DX Bi Spectral multiplie la vision nocturne par deux tout en conservant des images couleur. Si la menace est réelle, les vidéos seront transmises par le réseau mobile (3G, 4G, Wifi, ou Edge) vers la plateforme Vigidroid, développée en partenariat avec le français PS Diffusion. Compatible avec les différents superviseurs ou hyperviseurs du marché comme Aimetis, Genetec ou Milestone, cette plate-forme informatique est disponible en mode SaaS. Son accès frontal délivre les alertes, images et vidéos sur ordinateur mais aussi sur smartphone. « En cas d’intrusion avérée, l’agent de vidéosurveillance dispose de deux modes de dissuasion. En l’occurrence, un puissant flash lumineux ainsi qu’une sirène d’alarme de 135 dB », fait valoir Christophe Segall.
Bloqueur de camion pour zone piétonne
Grâce à ce nouveau produit, IP-Mirador prévoit de réaliser, avec ses sept collaborateurs dont deux ingénieurs, un chiffre d’affaires de 1,45 million d’euros en 2018 contre un peu plus de 992 000 euros en 2017. Pour financer le développement du Vigitracking, l’entreprise a bénéficié d’une levée de fonds d’un montant de 400 000 euros. Cet emprunt bancaire auprès de la Banque Populaire devrait lui permettre d’exporter son offre. Laquelle sera visible sur le salon Expoprotection, organisé du 6 au 8 novembre à Paris (Porte de Versailles). L’occasion d’y découvrir aussi son Blocktruck, un bloqueur de camion pareil à un dos d’âne posé sur la route, se dissimulant dans un caisson qui occupe un espace de douze centimètres au sol. Il peut être simplement posé au sol ou encastré dans une chape de béton. En cas de danger, il suffit d’activer une clé ou d’actionner la télécommande pour qu’il se déploie automatiquement de manière à constituer un mur d’acier (de 35 centimètres à 1 mètre de hauteur selon les modèles) capable d’arrêter les véhicules en pleine course. « Cette solution à motorisation hydraulique est appelée à se placer à l’entrée des zones piétonnes », explique Christophe Segall, qui envisage de faire un tour de France afin de présenter son Blocktruck aux élus.
Eliane Kan
Commentez