Durant les grands événements, les drones civils présentent un risque particulièrement élevé d’accident ou d’attentat. Sélectionné par le CSF, CS Group est en train de travailler sur un drone neutralisateur équipé d’un brouillage électromagnétique. De quoi cibler plus précisément et plus efficacement les aéronefs indésirables...
Imaginez qu’un drone, élevé trop haut dans le ciel, perde la communication avec son pilote et se crash sur une équipe d’athlètes en pleine course ? Autre scénario, l’aéronef s’approche trop près d’un groupe de personnes, et de ses pales, blesse un enfant. Pis encore, un aéronef muni d’une bombe télécommandée, réussit à pénétrer dans le stade au milieu de la foule !
A l’approche des Jeux Olympiques 2024 de Paris, ces menaces inquiètent particulièrement les organisateurs de l’événement. Pour anticiper ce type de danger, le Comité stratégique de la filière (CSF) « Industries de Sécurité », a lancé un Appel à manifestation d’intérêt (AMI4). Objectif : cibler les solutions capables de neutraliser les drones menaçants.
Un séminaire pour tester les différentes solutions
Parmi les quatre entreprises sélectionnées, l’intégrateur de systèmes critiques intelligents CS Group a mis au point un procédé de détection et de brouillage efficace… Pour éprouver les solutions proposées par les candidats, le pôle de compétitivité Safe Cluster ainsi que le Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN) ont organisé un événement, le « Safe Drone Seminar ».
Parmi les différents moyens de neutralisation des drones qui ont été présentés, c’est donc la solution Boreades de CS Group qui a été choisie.
Deux techniques de brouillage
Après avoir détecté et identifié un aéronef intrus, Boreade active une fonction de brouillage électromagnétique selon la séquence requise. Par exemple, le brouillage directif consiste à concentrer la neutralisation sur la cible depuis le poste de commandement et de contrôle (C2), de sorte à limiter l’impact sur l’environnement. A l’inverse, le brouillage omnidirectionnel développer une bulle de protection autour du site. Utile en cas d’attaques multiples par essaims de drones.
Un drone intercepteur
Pour une meilleure identification, un drone intercepteur décolle pour s’approcher de l’engin. Il s’agit de caractériser la menace au moyen d’une confirmation visuelle, par exemple d’une charge embarquée comme une bombe. A portée de main, l’engin de Boreade peut alors engager l’effecteur de neutralisation embarqué sur le drone.
Aiguiser la force de frappe
Actuellement, l’entreprise planche sur un brouilleur embarqué sur le drone intercepteur qui serait capable de forcer le drone chassé à atterrir. De quoi limiter l’impact électromagnétique : la cible étant plus proche, le brouillage ne requiert pas une puissance aussi élevée que depuis le sol. Mieux encore, ce système rendrait possible la neutralisation de drones cibles conçus justement pour résister aux tentatives depuis le sol.
Ségolène Kahn
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