C’est une nouvelle opération coup de poing qui devrait faire couler beaucoup d’encre : l’ONG de défense de l’environnement Greenpeace vient de dévoiler une vidéo prise par un drone en train de s’échouer contre le dôme du réacteur 2 de la centrale nucléaire du Bugey (01). Et les images font frémir ! On y distingue très clairement la piscine d’entreposage du combustible nucléaire usagé – à savoir de l’uranium radioactif. C’est justement contre l’un de ses murs que le drone s’écrase.
Un Superman qui s’échoue contre la centrale
En simultané, un autre engin volant filme la scène, pour que l’on puisse également voir le drone, déguisé en Superman, s’échouer sur la centrale. « En slip rouge et collants bleus, Superman a survolé la centrale du Bugey sans être inquiété. Il s’est crashé de son plein gré contre la piscine d’entreposage de combustible usé, montrant la vulnérabilité des installations nucléaires », ironise Greenpeace dans un tweet, accompagné d’une vidéo.
Dénoncer la vétusté des centrales françaises
Objectif ? Dénoncer les négligences d’EDF. « Il existe une véritable et très inquiétante vulnérabilité des 19 centrales nucléaires françaises. En réussissant à écraser un drone sur le point le plus fragile, à savoir là où le combustible usagé, et donc hautement radioactif, est entreposé après avoir été retiré du réacteur, nous montrons que la sécurité n’est absolument pas assurée », confie au Parisien Cyril Cornier, l’un des porte-paroles de l’association.
Un mur de 30 cm d’épaisseur
Aux 4/5 de la hauteur du bâtiment, l’emplacement du mur de la piscine contre lequel le drone s’est écrasé s’avère fragile : selon un rapport de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) de 2011, l’épaisseur du mur n’y excède pas les 30 cm. Pas très rassurant… « L’appareil volant étant conçu en polystyrène, notre action ne présentait aucun risque » rassure Cyril Cornier.
EDF assure avoir intercepté les engins
Suite à cette action « hautement symbolique », EDF, qui envisage de porter plainte, a publié un communiqué annonçant que les deux engins avaient été détectés et « interceptés par les forces de gendarmerie ». Or, les militants de l’ONG estiment qu’une heure après le crash, absolument personne ne s’était rendu sur le lieu pour évaluer les dégâts… Encore un élément à charge contre le groupe qui considère, quant à lui, que « le survol de drone ne constitue pas une menace vis-à-vis de la sûreté », du fait de la « robustesse élevée » du bâtiment.
Ségolène Kahn
Commentez