Gérer les risques
Aujourd'hui et demain

Risques industriels et environnementaux

Solutions : attention à l’environnement

Barrières à infrarouge actif ou passif, ou systèmes hyperfréquence, ou encore mixtes des deux. Les choix sont complexes et doivent être précédés d'une sérieuse étude de risque...

En schématisant, on peut diviser les systèmes de protection périmétrique en deux catégories : les solutions matérielles et les immatérielles. Qu’il s’agisse des barrières à infrarouge actif, technologie la plus employée, ou de systèmes hyperfréquence, réservés aux sites sensibles, toutes les solutions disponibles ont leurs atouts et leurs inconvénients. Une installation de protection périmétrique, pour être efficace, doit avoir été conçue en tenant compte de l’environnement dans lequel elle fonctionnera. Ces IR actifs, hyperfréquence, double technologie, câbles sensitifs ou infrarouge passif n’assureront leur mission que si une étude de risque préalable a été réalisée.

De l’immatérie au matériel…

« Il existe cinq types de solutions actuellement disponibles sur le marché« , explique Thierry Mazette. La plus courante est celle des barrières à IR actif. Grâce à ses faisceaux (de 1 à 4 selon les produits), ce genre de barrière peut fonctionner sur des distances allant de 20 à 200 mètres linéaires, le long des façades, par exemple. Viennent ensuite les barrières à double technologie qui associent un ou plusieurs faisceaux IR actifs et un émetteur hyperfréquence. On peut aussi utiliser des systèmes uniquement hyperfréquence. Quatrième solution : les câbles sensitifs. Il peut s’agir de câbles acoustiques qui écoutent les bruits faits par la clôture lors d’une tentative d’intrusion, de fibres optiques qui détectent cette tentative ou de câbles co-axiaux. L’infrarouge passif est la dernière technologie disponible. »
« A ces solutions dites immatérielles, il est possible d’en ajouter d’autres », complète Patrick Bolloré. « Les barrières matérielles. C’est dans cet axe que nous travaillons chez Bolloré depuis plus de trente ans. J’emploie l’adjectif matériel, car il s’agit ici de se servir d’une barrière ou clôture existante pour y ajouter un système de câblettes qui véhiculent un flux électrique calibré (fort voltage, petit ampérage) pour dissuader, retarder et détecter un intrus. »
Le choix est donc vaste. Trop peut-être. Toujours est-il que les utilisateurs finaux ne sont pas toujours très au fait des solutions proposées par les fabricants, de leurs points forts et faibles.

Attention aux fausses alarmes !

Toutes ces solutions ont leur utilité. Mais, pour qu’elles soient efficaces, il est impératif de prendre en compte, le plus rigoureusement possible, leur environnement. Lors de l’étude des risques qui doit normalement précéder le choix de la solution idoine et son installation, il faut donc tenir compte des possibles perturbations dues aux intempéries, aux arbres, aux passages de véhicules, aux animaux, etc.
Ainsi, l’IR actif a l’immense avantage d’être relativement simple à installer et à régler. Mais il est très sensible aux intempéries fortes, au brouillard, à la pluie. Cela le perturbe. Il ne fonctionne plus et déclenche des fausses alarmes. Pour remédier à cet inconvénient, on peut multiplier le nombre de faisceaux. Il est possible aussi de doter ces systèmes d’une fonction «discrimination de brouillard ». L’installation indique alors un défaut dans la détection, mais ne déclenche pas de fausse alarme. Pour pallier ces problèmes, la double technologie peut être une bonne alternative. Cette solution réduit considérablement le risque de fausses alarmes : en cas d’intempéries fortes, la barrière suspend sa détection et ne « travaille » qu’avec l’hyperfréquence. L’hyperfréquence, de son côté, assure une qualité de détection plus élevée que l’IR. Mais, elle requiert un périmètre de sécurité absolument « propre » de toute perturbation. Impossible de l’installer au bord d’une route où le va-et-vient des véhicules la perturbera. C’est un outil qui convient pour des sites isolés comme les sites pétroliers ou gaziers en Algérie, par exemple. Les câbles sensitifs nécessitent des clôtures en excellent état et sont encore réservés aux sites à hauts risques. Enfin, l’IR passif peut être utilisé en extérieur. Mais il n’est pas très sûr et est sujet aux fausses alarmes. Il est donc difficile de s’y retrouver. D’autant plus que, au grand dam des professionnels, il n’existe pas de référentiels ou de guide qui constitueraient une base de travail.

Peu ou pas de référentiels

Thierry Mazette : « Nous ne disposons pas sur ce marché – à l’inverse de ce qui existe pour les alarmes – de référentiels ou de guide de l’utilisateur. Le marché n’est pas assez important pour justifier les coûts induits par des tests de solutions auprès d’organismes reconnus. Sur le principe, la mise en place de ce type d’outil serait un bien pour notre activité. Ce serait sain. En effet, avec le développement du marché constaté depuis quelques années, on y trouve tout et n’importe quoi… Ce qui ne peut que nuire à notre profession. Au Gimes, nous nous sommes rapprochés du CNPP afin de définir des méthodes de tests. Mais nous n’en sommes qu’au stade de l’ébauche. La certification serait logique. Ces systèmes de protection périmétrique se raccordent sur des centrales qui sont elles-mêmes NFA2P. Autre exemple : en Italie, la technologie anti-masquage pour les détecteurs est intégrée à la très grande majorité des produits. En France, elle n’est réservée qu’aux systèmes NF A2P type 3. Il va falloir faire évoluer les mentalités. Je pense cependant, qu’avec le développement du marché, on y viendra. Ce n’est qu’une question de temps… »

Focus : Thierry Mazette : « La panacée n’éxiste pas »

« L’étude de risques est obligatoire. Chez Guardall, nous proposons une gamme complète de solutions. Or, nous sommes conscients qu’aucune n’est la panacée. Une étude de risques doit permettre de définir, avec le client, les caractéristiques de son site. D’un site à l’autre, l’environnement varie, comme les risques auxquels il peut être soumis. En extérieur, tout bouge ou change : la température, le soleil, les animaux, les voitures, les arbres, etc. La protection périmétrique est un marché de niche et comme beaucoup de marchés de niche, les risques sont particuliers à chaque site. On voit trop souvent des installations ne pas fonctionner correctement parce que ce travail préalable n’a pas été fait en amont. En matière de protection périmétrique, la fausse alarme ou le déclenchement intempestif est une véritable plaie. Ils nuisent à l’image même du produit. »

En savoir plus

Cet article est extrait du Magazine APS n° 154 – Octobre 2006.
Pour plus d’information sur nos publications, contactez Juliette Bonk .

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