On le sait, le marché de la sécurité est très lié à la conjoncture. La protection périmétrique aussi...
La protection périmétrique s’adresse à des marchés de niches. Cependant, depuis plusieurs années, les professionnels parviennent à sensibiliser les utilisateurs finaux aux atouts des solutions qu’ils développent. Soutenus parfois en cela par l’actualité. Un exemple simple : la hausse des cours des métaux excite la convoitise des voleurs. On vole dans les ferrailles. On dérobe même les plaques d’égouts. Petit tour d’horizon.
Les cours s’envolent…les vols aussi
Depuis le début de l’année, les vols de métaux se multiplient. L’envolée des cours du cuivre ou du nickel, par exemple, ouvrent de nouveaux horizons aux malfrats. Il y a quelques semaines, un routier s’est fait dérober son camion qui transportait 15 tonnes de cuivre. Dans le Doubs, une société a été cambriolée deux fois depuis le mois de janvier. Butin des voleurs : 1,2 tonne de nickel et 800 kg de cuivre. Valeur estimée : 30 000 euros. Ce phénomène est dû à l’envolée des cours de certains métaux Parce qu’ils coûtent plus cher, ils attirent les voleurs. Cette recrudescence s’explique par la flambée des cours. La demande mondiale en métaux est actuellement très forte, en particulier la chinoise. Et il n’y pas assez de métaux sur le marché… Donc les prix flambent.
Ainsi, à Londres, les cours du cuivre sont toujours dans la zone des 7 à 8 000 dollars la tonne, contre 1 400 dollars en 2003. 2 182 plaintes ont été enregistrées au premier semestre 2006, contre 1 492 pour la même période en 2005. Une augmentation de 46 %. On vole de tout : des panneaux de signalisation, des cloches, des statues d’hommes illustres ou de monuments aux morts, des toitures d’église en zinc, du câble téléphonique, hélices de bateau, etc. On a toujours volé des métaux en France. Mais jamais dans de telles quantités ou avec de telles organisations. Les forces de l’ordre sont aujourd’hui confrontées à de véritables bandes organisées qui sont capables de parcourir plusieurs centaines de kilomètres pour réaliser un vol. Par ailleurs, les voyous n’hésitent pas à employer la manière forte : agression physique, main armée, séquestration.
Barricader la SNCF, les chantiers, les entrepôts ?
La SNCF est particulièrement visée par les voleurs. Le nombre de vols de métaux commis sur le réseau ferré a été multiplié par presque 10 en un an : une quinzaine en 2005, contre plus d’une centaine depuis le début de l’année. Au total, on a volé environ 10 tonnes de cuivre (valeur marchande : entre 70 000 et 80 000 euros). Mais, ces vols n’ont pas qu’un coût financier. Ils ont aussi des répercussions sur la sécurité et la circulation : quand on coupe un câble, cela perturbe la circulation des trains. D’autres secteurs sont touchés. Les sites où sont entreposés les métaux (sous quelque forme que ce soit) sont visés : ferrailles, sites industriels, les chantiers. Pour se protéger, on les transforme en véritables petits bunkers.
Par exemple, le chantier du Zénith, à Saint-Herblain, a été « visité », en décembre 2005, par des voleurs qui ont découpé plusieurs dizaines de mètres de câbles. Pour éviter que cela se reproduise, le chantier est aujourd’hui équipé d’un système de détection périmétrique (détection d’intrusion et alarme). L’ensemble étant complété un système de gardiennage avec maître-chien présent la nuit et tous les jours fériés.
Une préférence pour le cuivre
Chiffres Office central de lutte contre la délinquance itinérante (OCLDI),
parmi les vols constatés
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Cet article est extrait du Magazine APS n° 154 – Octobre 2006.
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