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Sûreté et sécurité

Péages autoroutiers : pompiers, policiers et gendarmes toujours obligés de payer

Alors qu’une exemption de péage a été votée en novembre dernier, il semblerait que les services de secours passent encore à la caisse aux barrières de péage autoroutier. Les sociétés concessionnaires continuant d’appliquer leurs tarifs tant que la publication du décret n'est pas effective.

Une sirène d’ambulance, le gyrophare d’une voiture de police ou d’un camion de pompier qui passe en trombe… Le bon réflexe consiste à se ranger sur le côté pour faciliter le passage des services de secours. Pourtant, les sociétés concessionnaires d’autoroute gardent leurs barrières baissées devant les véhicules prioritaires tant que ces derniers n’ont pas réglé leur péage. Plus précisément, les secouristes et forces de l’ordre ne sont dispensés de leurs droits autoroutiers qu’à condition d’intervenir sur l’autoroute même et pas à l’extérieur. Or, cette situation crée un certain malaise. Depuis novembre dernier, les députés ont donc voté et adopté à l’unanimité une exemption de péage pour tous les services de secours en mission d’intervention.

Des négociations tortueuses
Pour l’heure, l’Etat est toujours en négociation avec les sociétés d’autoroute afin d’aboutir à « un ensemble de bonnes solutions », estimait le ministère des Transports début septembre. En filigrane, c’est surtout du côté des sociétés d’autoroute qu’il faut fouiller : les contrats des sociétés concessionnaires prévoient qu’elles doivent être indemnisées à hauteur du manque à gagner. Ce qui explique le fait que le décret n’ait toujours pas été publié, et laisse à penser qu’il ne le sera pas tant qu’aucune contrepartie ne sera proposée à ces sociétés.

Des conditions à l’exemption de péage
Plus précisément, « les services prioritaires du type pompiers et forces de sécurité civile ne payent pas le péage quand ils utilisent l’autoroute pour intervenir sur l’autoroute », confirme Thomas Pertuiset, directeur du transport routier de voyageurs et des autoroutes à l’Autorité de régulation des activités ferroviaires et routières (Arafer). C’est donc lorsqu’ils passent par l’autoroute pour accéder à une zone extérieure qu’ils doivent payer. Pourtant, on imagine mal un pompier devant secourir un blessé grave, contraint de justifier la nature d’un déplacement à chaque péage, pendant que l’heure tourne…

Une note bien salée
Il faut savoir que le redevances versées aux concessionnaires finissent par représenter une somme rondelette. En témoigne le Service départemental d’incendie et de secours (Sdis) du Var, dont la présidente, Françoise Dumont, confie à France-Info : « Pour juillet 2018, 16 675 euros de facture de télépéage. » Ce qui revient à environ 130 000 euros par an, « soit l’équivalent de deux ambulances. »

Ségolène Kahn

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