« Les panneaux acoustiques classiques que l’on suspend au-dessus des bureaux dans les open space et espaces de co-working sont chers, peu esthétiques et n’offrent aucun engagement de résultat en matière de réduction du bruit », constate Stéphane Demguilhem, PDG d’ACloud. La start-up bordelaise présentera ses solutions acoustiques originales du 6 au 8 novembre, au sein du Village Start-up du salon Expoprotection, pavillon 1 du parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris.
Un matériau inscrit dans l’économie circulaire
En pareil cas, lorsque cet entrepreneur qui a déjà déposé de nombreux brevets dans le secteur du développement durable ne trouve pas ce qu’il recherche sur le marché, il le développe lui-même ! « Pour qu’un panneau absorbeur soit efficace, il faut d’abord le positionner au-dessus de la source sonore, puis éviter les formes rectangulaires et planes car celles-ci favorisent la réverbération du son. Ensuite, pour que le matériau soit performant, il faut qu’il soit fibreux, reprend Stéphane Demguilhem. A cet égard, nous avons élaboré la « ouate acoustique », un matériau fibreux réalisé à partir du recyclage des bouteilles de plastique qui s’inscrit dans l’économie circulaire. »
Une version connectée pour prendre conscience du niveau sonore
Les panneaux acoustiques d’ACloud adoptent une forme très stylisée de nuage, afin de rompre les effets de la réverbération du son qui affectent les panneaux parallélépipédiques classiques. Trois modèles sont d’ores et déjà commercialisés : Stratus (1,00 m x 0,60 m), Altus (1,50 m x 0,90 m) et Cumulus (2,05 m x 1,25 m). Quant aux performances, elles ont été expertisées par l’Institut technologique Forêt Cellulose Bois-construction Ameublement (FCBA). Résultat : la ouate acoustique se révèle efficace dans la bande de fréquences des éclats de voix (1.600 à 2.500 Hz) et dans les basses fréquences (400 à 800 Hz) ainsi que dans la réduction du temps de réverbération – à savoir le temps mis par le son pour passer en-dessous de 65 dB. « Par exemple, le modèle Cumulus réduit le temps de réverbération par deux dans une pièce de 40 m² pour une hauteur de plafond de 2,50 m », poursuit le patron d’ACloud qui a équipé, notamment, le siège de la filiale française de Johnson & Johnson de 51 nuages. Par ailleurs, ACloud a mis au point une version connectée de ses produits : lorsque le sonomètre embarqué détecte un niveau sonore trop élevé, des LED vont clignoter dans le nuage afin d’inciter les personnes présentes à baisser d’un ton.
Les nuages ACloud ont également passé les tests de réaction au feu et de dégagement COV permettant une utilisation dans des ERP classiques, mais également dans des écoles et des crèches. Enfin, pour ne pas rompre avec ses années passées dans le secteur du développement durable, Stéphane Demguilhem, aidé de ses 2 associés, a tenu à mettre en place une fabrication 100 % française et dans un atelier protégé, adapté aux personnes en situation de handicap.
Erick Haehnsen
Commentez