Le stress au travail fait des ravages. Face à cette maladie du siècle, c’est le branle-bas de combat dans les entreprises pour éviter le burn-out. Démocratisation du sport, émergence des Happiness Managers et des programmes de bien-être au travail… tous les moyens sont bons pour réduire les sources d’anxiété. Or, pour certains, c’est surtout le management qui détient les véritables armes pour lutter contre cette maladie psychosociale. C’est du moins l’avis de Wrike, l’éditeur américain de logiciels de gestion de projets, qui vient de publier une étude au sujet de l’impact du stress sur la productivité, dans laquelle il évoque les stratégies managériales à adopter, selon lui, pour diminuer le stress.
La souffrance au travail doit être reconnue
Nombreux sont les collaborateurs souffrant de l’absence de reconnaissance et des conséquences de ce mal-être. « La première chose à faire est de reconnaître les facteurs de stress et la charge de travail existante, puis d’apprécier la contribution de chaque employé à la réalisation de l’objectif », estime Nikita Lawrence, consultant spécialisé dans l’accompagnement au changement. D’autant que cette prise en considération ne requiert pas de déplacer des montagnes : un compliment ou un mot de remerciement peuvent suffire.
Éviter les sollicitations en dehors des horaires de travail
Autre facteur de stress important : la difficulté à jongler entre vie privée et professionnelle. Beaucoup d’employés se sentent obligés de répondre à des mails soi-disant urgents sur leur pause déjeuner ou le soir à la maison, voire de faire l’impasse sur un week-end à la campagne, ou encore d’assurer des conf call en pleine nuit pour s’adapter au décalage horaire… Toutes ces requêtes en dehors des heures de travail ne font que contribuer à l’augmentation du stress et s’apparentent parfois à une forme de harcèlement.
Une gestion intelligente des mails
« La bonne attitude est donc d’éviter de contacter les employés en dehors des heures de travail, pour leur donner le temps dont ils ont besoin (et auquel ils ont droit) pour recharger leurs batteries », estime Megan Barbier, vice-présidente des ressources humaines chez Wrike. Pour éviter de solliciter de manière déplacée ses employés, elle estime que, lorsqu’un message est important, il suffit d’en faire un brouillon sauvegardé à envoyer seulement lorsque le collaborateur est de retour. Ou bien un mail indiquant dans son en-tête « non urgent » ou « ne pas répondre avant votre retour ». Ce qui passe également pour une marque de respect et de considération.
Des horaires plus flexibles
On peut également imaginer que les managers octroient une journée de télétravail par semaine à leurs équipes. Un temps partiellement libre durant lequel l’employé peut aller chercher ses enfants plus tôt à l’école, honorer des rendez-vous chez le médecin ou encore se changer les idées… « Les managers ont tout à gagner à reconnaître que leurs employés ont une vie en dehors du travail et à leur donner quelques occasions de faire un break et de se distraire de leur environnement de travail traditionnel », indique Megan Barbier.
Un logiciel de supervision des projets
Côté gestion des informations, de l’avancement des projets ou des mises à jour, on peut vite perdre les pédales. Pour clarifier la répartition des charges de travail et améliorer les communications, l’étude suggère de passer à la mise en place d’une plateforme de gestion des tâches et des projets. De quoi, en prime, permettre aux employés de travailler à distance… « Informer les membres d’une équipe, sur les progrès déjà réalisés, la vision d’ensemble et le caractère vital de leur rôle pour le succès de cette vision, est un élément clé de la gestion du stress sur le lieu de travail », estime la VP-RH.
Encourager la solidarité
En rejoignant une entreprise, la nouvelle recrue peut se sentir dépassée par les événements ou démunie. De même, un employé en souffrance a tendance à s’isoler du reste de l’équipe. Or, c’est en restant soudés que les membres d’une même équipe peuvent affronter l’adversité au mieux. Ce qui peut passer, par exemple, par la création de groupes de soutien ou le parrainage des nouveaux venus.
Une administration des tâches raisonnée
Enfin, la gestion des cadences est un enjeu incontournable pour lutter contre le stress au travail. Rien ne sert d’imposer des deadlines intenables qui ne font qu’augmenter le niveau de stress. Mieux vaut rester réaliste sur les actions à accomplir et les échéances à respecter. A cet égard, il existe des logiciels de gestion des ressources capables d’apporter au managers une meilleure visibilité sur ce qui est faisable et ce qui ne l’est pas, pour ne pas surcharger les équipes inutilement.
Ségolène Kahn
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