Dans le cadre de leurs missions de surveillance des lieux sensibles les opérateurs ont besoin d’outils simples et efficaces qui leur permettent d’anticiper et de répondre rapidement aux menaces et aux situations d’urgence. Les interfaces cartographiques font partie de ces outils. Le point de vue de Rémi Bréval, directeur associé – Technologies produits chez Genetec.
Les interfaces cartographiques étendent les fonctionnalités des solutions de sécurité unifiées offrant ainsi une expérience inégalée aux opérateurs dans une vue synthétique regroupant tous les objets indispensables à leur mission.
L’intégration des différentes entités dans une vue unique et cohérente permet aux opérateurs de se concentrer sur leurs missions en leur offrant une vision améliorée de la situation et orientée action plutôt que ressources et fidèle à la réalité du terrain.
De nombreuses sources cartographiques
Les systèmes cartographiques avancés permettent d’appréhender efficacement chaque type d’environnement critique : à l’échelle d’une ville, dans une entreprise, des centres commerciaux, des stades, des casinos, des ports, des aéroports ou des gares, ou encore des prisons ou des centrales nucléaires. Afin de s’adapter à chaque situation, les plans peuvent provenir de différentes sources, que ce soit des plans privés issus d’un logiciel de CAO comme Autocad ou bien d’un système d’information géographique (SIG) : les interfaces cartographiques avancées offrent la possibilité de créer un environnement adapté à la représentation du site à surveiller. Elles permettent par exemple d’intégrer dans le SIG d’une ville les plans détaillés d’un bâtiment privé et ses différents étages, avec une navigation fluide entre les uns et les autres. Récemment, l’apparition de nouvelles sources de plans telles que les plans immersifs et les plans 3D a permis d’améliorer encore l’expérience utilisateur.
Une expérience utilisateur intuitive
Les interfaces cartographiques avancées sont conçues pour les opérateurs qui veulent parcourir rapidement et efficacement un plan interactif. La navigation entre les plans s’effectue de manière fluide à l’aide de la souris et de la roulette ou bien avec un écran tactile La technologie de ce type d’interface permet de passer d’un niveau de zoom faible à un niveau très élevé sans affecter les performances de la station de travail, ce qui est primordial dans une interface unifiée. Les plans interactifs offrent également une multitude de fonctionnalités facilitant la navigation comme les zones favorites, les liens dynamiques entre les plans, la recherche d’objets sur le plan ou le centrage du plan sur déclenchement d’une alarme.
Interactions avec les plans
Les interfaces cartographiques sont devenues indispensables aux opérateurs pour mener efficacement leurs missions, en particulier depuis que les systèmes de sécurité unifiés sont capables de gérer des dizaines, voire des centaines de milliers, d’objets comme des caméras, des points d’intrusion, des portes, des lecteurs de badges ou de plaques minéralogiques, etc. Mais également de visualiser sur un plan la position d’objets ou de personnes mobiles comme une voiture, des unités d’intervention, ou des personnes à hautes responsabilités dont la sécurité doit être maximale lors d’un déplacement ou d’une manifestation.
Les premiers systèmes de sécurité unifiés affichaient simplement une liste d’objets à l’écran avec au mieux une zone de recherche afin de filtrer les objets. Différentes versions sont apparues au cours de l’histoire afin d’organiser des objets par zone logique ou physique. Dans un aéroport, on organisera les entités selon les terminaux, les niveaux (départs et arrivées), puis les zones de sécurité ou les salles et portes d’embarquement par exemple. On se rend compte que ce système atteint rapidement ses limites, en particulier appliqué à un campus ou une ville du fait de l’étendue du site, et qu’il demande à l’opérateur une connaissance avancée de l’organisation géographique du bâtiment ou de la zone.
Tous les objets de vidéosurveillance (caméras, capteurs, portes, alarmes, zones d’intrusion, objets mobiles, etc.) sont représentés sur ces plans sous forme d’icônes correspondant à leur état : en ligne, hors ligne, en alarme, etc. Ces états peuvent être cumulés de telle sorte qu’on peut afficher une porte à la fois déverrouillée ouverte ou fermée.
A chaque objet sont attachées des actions qui peuvent être déclenchées simplement par l’opérateur : afficher une caméra, ouvrir une porte, acquitter une alarme, exécuter une macro, etc.
Plus simplement et rapidement que de chercher une caméra dans une liste pour réagir à un événement comme une porte forcée, l’utilisateur sera directement dirigé vers la zone en alarme et pourra d’un clic afficher le flux vidéo, contrôler la position Pan Tilt Zoom (PTZ) d’un dôme mobile, verrouiller les portes alentour ou armer des zones directement depuis le plan.
L’utilisateur a la possibilité de compléter les actions et les états configurés par défaut dans le système afin d’étendre et adapter les possibilités offertes par l’interface cartographique aux exigences particulières du site à surveiller. Les solutions cartographiques permettent également aux intégrateurs d’ajouter tout type de couche SIG ou d’objet à l’aide de connecteurs standards cartographiques.
Des types de vues complémentaires sont utilisés pour répondre à différentes situations : plan, aérien, 3D, immersifs. Dans le cadre d’une mission comme la surveillance d’une manifestation, les plans immersifs facilitent la préparation des rôles et responsabilités, et permettent d’organiser les équipes plus facilement par rapport à la réalité du terrain. Dans le cadre de la maintenance, ce type de vue ou les vues 3D permettent de simuler les positions des futures caméras et de détecter les angles morts.
En revanche, à part pour conduire des opérations dans un environnement inconnu des forces de l’ordre comme un campus avec peu de caméras par exemple, ce type de vue ne permet pas de conduire seul une mission en temps réel. Prenons l’exemple d’un labyrinthe, sans une vue aérienne ou de type plan, il est difficile de trouver rapidement la sortie.
Système cartographique unifié
Cependant, même en opération, ces vues constituent un atout majeur car les agents communiquent généralement avec le poste central en indiquant le nom de la zone géographique lorsqu’ils la connaissent ou simplement en décrivant ce qu’ils voient. Un mélange de vues immersives et de vues 2D intégrant la géolocalisation des agents permettra de rapidement confirmer leur position et de guider leurs actions plus efficacement. Ceci est d’autant plus vrai pour les entreprises de télévidéosurveillance par exemple, car bien souvent ni les agents ni les opérateurs ne sont allés sur le site et ils ne peuvent connaître la totalité des sites qu’ils surveillent dans les moindres détails.
Seule l’unification et la concordance entre ces différentes vues permettent aux opérateurs de travailler plus efficacement. Les interfaces cartographiques avancées sont conçues pour passer rapidement d’un type de vue à un autre ou de les afficher simultanément : il est alors possible de piloter la vue immersive depuis un plan 2D ou inversement. Par ailleurs, dans un système de sécurité unifié, les objets configurés dans une vue apparaîtront automatiquement dans les autres types de vues et la multiplication des vues ne constitue donc pas un travail de configuration en aval supplémentaire.
« Visionner une zone » vs « sélectionner une caméra »
Les interfaces cartographiques avancées permettent de masquer la complexité des systèmes de sécurité en se concentrant sur une vue opérationnelle. Plutôt que de travailler avec des numéros ou des noms de caméras par exemple, l’opérateur sélectionne la zone qu’il souhaite visionner et le système affiche automatiquement les caméras les plus adaptées. Ces interfaces apportent donc de réels bénéfices aux opérateurs en augmentant leur efficacité dans la gestion de leurs missions et du processus de management de la sécurité. Elles permettent d’améliorer la réactivité des opérateurs aux événements dans un environnement centré sur les missions plutôt que les ressources.
© Rémi Bréval, Genetec
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