Le quatrième baromètre « Les RH au quotidien » réalisé par les Editions Tissot et PayFit dresse un tableau inquiétant de la situation des responsables RH. Outre les difficultés existantes du métier, comme la lourdeur administrative, s’ajoutent désormais les contraintes sanitaires à faire appliquer depuis la crise du Covid-19.
Charges de travail excessives, complexification du métier, manque de ressources internes… La difficulté à exercer le métier de responsable des ressources humaines ne cesse de s’accroître et c’est sans compter la crise sanitaire dont les contraintes n’ont fait qu’aggraver la situation. En témoigne le quatrième baromètre Les RH au quotidien qui révèle une situation inquiétante dans la profession. Ayant interrogé plus de 800 responsables RH, les Editions Tissot et PayFit, à l’origine de cette étude estiment, que 82 % des responsables RH sont au bord de l’épuisement.
Des RH au bord du burn-out
Il faut dire que durant la crise du Covid-19, les RH se sont retrouvés en première ligne pour faire appliquer les contraintes sanitaires au sein de leur entreprise. « Jamais les professionnels des RH n’ont été autant sollicités sur une période aussi longue. Certains sont au bord du burn-out alors que leur rôle pour préserver la santé des salariés et organiser la poursuite de l’activité est plus que jamais indispensable », déplore Caroline Acs, directrice générale des Editions Tissot.
Des charges de travail excessives
Mais il faut savoir que la crise n’est pas la seule cause, « les trois éditions précédentes du baromètre ayant déjà fait état de nombreuses frustrations et charges excessives », rappelle l’étude. Parmi les problèmes existants, 61 % des responsables RH estiment manquer de temps pour accomplir leur mission et déplorent le peu de ressources internes qui leur sont accordées. Un sentiment renforcé par la complexification du métier et par une difficulté à suivre les dernières évolutions réglementaires en droit du travail (36 %), une veille pourtant indispensable pour garantir la conformité juridique des décisions et des écrits.
Un accélérateur de stress
Sur fond de crise sanitaire, ces problèmes se sont amplifiés. « L’année 2020 fut un accélérateur de stress et de complexité pour les RH, en bouleversant leur organisation », estiment les enquêteurs. À ces contraintes se sont ajoutées dans l’urgence de nouvelles obligations comme la mise en place du chômage partiel, le télétravail et l’instauration de protocoles sanitaires. Et c’est sans compter sur la gestion des employés durement affectés par la crise. 75 % des RH affirment que leurs collaborateurs les sollicitent plus durant cette période.
Un besoin d’encouragements
Dans cette période inédite, les enquêteurs estiment que la reconnaissance professionnelle doit jouer un rôle clé. « Les RH souhaitent tout particulièrement que leur implication et la charge de travail supplémentaire engendrée par la crise sanitaire soit reconnue. » Si 75 % des sondés pensent représenter une image positive pour les salariés, le moral reste bas. Ainsi 71 % d’entre eux se sentent isolés ou frustrés.
La qualité de vie au travail, un objectif prioritaire
Pour y remédier, les sondés plébiscitent des dispositifs destinés à améliorer le bien-être en entreprise en faisant évoluer la culture d’entreprise pour mieux valoriser les compétences. « D’ailleurs, selon eux, les salariés souhaitent qu’ils travaillent en priorité sur leur qualité de vie au travail (78 %) bien avant les sujets de formation (61 %) ou de rémunération (46 %). »
Une digitalisation des tâches les plus pénibles
Pour améliorer les conditions de travail, le baromètre prône une accélération de la digitalisation du métier. En raison, les outils digitaux pourraient relayer les responsables RH dans les tâches les plus laborieuses et chronophages. Il faut dire que, sur une journée de travail de 8 heures, 69 % d’entre eux consacrent la moitié de leur temps à des tâches administratives.
Ségolène Kahn
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