L’apaisement de la crise sanitaire signe le retour des salariés au bureau. Or, accoutumés au télétravail, certains ont pu apprécier la flexibilité de cette organisation. Un changement qui pourrait bien constituer un terrain propice à la semaine de 4 jours en entreprise. C’est du moins ce qu’estime le spécialiste des ressources humaines ADP qui vient de publier l’enquête « People at Work 2022 : l’étude Workforce View » sondant à ce sujet plus de 32 924 actifs dans 17 pays, dont près de 2 000 en France.
Des salariés plus autonomes
Il faut dire que le retour au bureau apporte pour certains son lot d’inconvénients : fin du télétravail, de la flexibilité, contrôle accru des équipes par le management… Or, durant les périodes de confinement et du travail à domicile, les salariés ont pu apprécier la liberté de gérer leur temps et de leur charge de travail eux-mêmes. D’où l’intérêt qu’ils pourraient désormais accorder à la semaine des 4 jours. Ainsi l’enquête estime-t-elle que 64 % des salariés français souhaiteraient bénéficier d’une plus grande flexibilité dans l’organisation de leurs horaires de travail, par exemple en les concentrant sur une semaine de 4 jours. Ce qui représente une augmentation de 60 % comparé à 2019.
Les parents en majorité favorables
Parmi les salariés qui plébiscitent ce mode de fonctionnement, on retrouve en majorité les parents (69 %), les femmes (66 %) et les 25-44 ans (67 %). Ils sont généralement issus des secteurs de l’hôtellerie et du tourisme (76 %), de l’industrie (69 %) ainsi que des médias et de l’information (69 %).
Des entreprises peu préparées
Malgré cet engouement des collaborateurs pour la semaine de 4 jours, il semblerait que les entreprises ne soient pas encore prêtes à mettre en place ce nouveau mode d’organisation. Ainsi seules 5 % des entreprises françaises l’ont adopté à ce jour et elles ne sont que 19 % à avoir instauré une politique de travail flexible. Pourtant, lorsqu’une telle organisation fonctionne, une grande majorité des salariés (76 %) décident d’en profiter.
Un équilibre en vie professionnelle et personnelle
Il faut dire que la semaine des 4 jours constitue un compromis intéressant pour gérer l’équilibre en vie professionnelle et vie personnelle. À tel point que 57 % des sondés seraient prêts à baisser leur salaire en contrepartie de la flexibilité de leurs horaires de travail. C’est notamment le cas chez les 18-24 ans (65 %), ceux travaillant dans les secteurs des médias et de l’information (69 %), des loisirs et de l’hôtellerie (67 %) et de la finance (64 %).
Fidéliser les salariés
Quoi qu’il en soit, l’étude estime que la mise en place d’accords de travail avec plus de flexibilité représente une bonne solution pour remédier aux problèmes d’attrition dans les entreprises. Sachant que 57 % des salariés français ont envisagé de changer radicalement de carrière au cours de l’année, cette solution pourrait bien améliorer les problèmes des entreprises dus au recrutement et à la fidélisation des salariés.
Ségolène Kahn
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